Elections à Taïwan : quels enjeux ?

Sur fond de pressions chinoises croissantes, des élections législatives et présidentielle auront lieu samedi à Taïwan. En tête des sondages, avec une avance qui se réduit, le Parti progressiste-démocrate (DPP), emmené par le vice-président Lai Ching-te. Le Kuomintang (KMT), premier parti d'opposition, réclame un cap plus conciliant vis-à-vis de Pékin. Le Parti populaire taïwanais (TPP), pour sa part, préconise une voie médiane.

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Diena (LV) /

Eviter les décisions radicales

Diena espère que les Taïwanais feront preuve de circonspection :

«Le 13 janvier à Taïwan se tiennent des élections présidentielle et législatives dont les résultats pourraient entraîner un regain de tension entre les Etats-Unis et la Chine. ... L'issue de ces scrutins est difficile à prédire, et il se pourrait que les perdants tentent de contester les résultats, y compris dans la rue. En ce qui concerne la politique internationale, on ne peut qu'espérer que les nouveaux dirigeants de Taïwan, quels que soient les partis qu'ils représentent, éviteront de prendre des décisions radicales. Dans le cas contraire, les conséquences pourraient être imprévisibles.»

Kurier (AT) /

L'Europe est dépendante de Taïwan

Le quotidien Kurier commente :

«Pour l'Europe et le reste du monde, deux scénarios sont envisageables. Si l'opposition l'emporte, cela signifierait que la Chine est parvenue à influencer des élections libres en recourant à une stratégie d'intimidation. ... Si Lai s'impose, il est fort probable que les tensions entre la Chine et les Etats-Unis s'amplifient encore. Même en l'absence d'escalade militaire, il s'agirait là d'une escalade funeste, car nous sommes tous économiquement dépendants de l'île : pratiquement tous les appareils électroniques modernes fonctionnent grâce à des semi-conducteurs 'made in Taïwan'. 9 000 kilomètres séparent Vienne de Taipei, et pourtant, il s'agit d'élections qui seront déterminantes pour notre économie et notre démocratie. Voilà le prix à payer quand on fait partie du monde moderne globalisé.»

Helsingin Sanomat (FI) /

Une situation très volatile

Helsingin Sanomat s'inquiète pour la paix mondiale :

«La Chine pourrait estimer que le moment idéal pour mener une attaque contre Taïwan est venu, si telle était son intention. Les Etats-Unis sont actuellement focalisés sur l'Ukraine, la bande de Gaza et leur élection présidentielle. ... En décrétant des sanctions contre le secteur chinois des semi-conducteurs, les Etats-Unis ont tenté de montrer quel serait l'impact d'une attaque militaire chinoise à Taïwan en matière de commerce mondial. ... Une guerre à Taïwan affecterait l'équilibre actuel des grandes puissances. Nous serions alors au bord d'une guerre mondiale.»