La Suisse organisera une conférence sur la paix en Ukraine
La Suisse a annoncé la tenue d'une conférence sur la paix en Ukraine à partir du 15 juin. Il y a un soutien international suffisant pour organiser une rencontre de haut niveau visant à engager un processus de paix, a annoncé Berne. L'initiative était souhaitée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. La Russie a d'ores et déjà indiqué qu'elle n'y participerait pas. Quel est le potentiel du projet ?
Pas des négociations de paix
Dans Telegraf, le politologue Iliya Koussa analyse les objectifs de la conférence :
«Ce sommet de la paix ne correspond pas à des négociations de paix, ni à une tentative de résoudre le conflit. Il ne peut que déboucher sur une déclaration politique, autour de laquelle nous désirons réunir le plus grand nombre de signatures possibles. Ensuite, nous 'vendrons' la position convenue et tenterons de l'imposer à la Russie - dans le cadre de négociations futures, auxquelles le camp russe devra lui aussi être convié. ... Le Kremlin fera tout son possible pour que la proposition de paix ukrainienne soit rejetée, et que les négociations se déroulent dans un lieu jugé plus 'neutre' que la Suisse, du point de vue russe. En Turquie ou en Arabie Saoudite, par exemple.»
Toute initiative est la bienvenue
Pékin se montre plus disposée que prévu à participer à l'initiative suisse, commente le quotidien Neue Zürcher Zeitung :
«Le chemin menant à la paix avec la Russie pourrait bien passer par la Chine. Dès le mois de mai, le président russe Vladimir Poutine sera attendu à Pékin. Mi juin, lors de la conférence du Bürgenstock, la délégation chinoise devrait donc savoir si le Kremlin est prêt à faire des concessions, et à quel niveau. La Suisse fournit la plateforme, la Chine délivrera le message. ... La paix est encore loin. ... Mais alors qu'on a le sentiment que le monde entier se trouve dans un climat d'avant-guerre, il vaut la peine de saisir la moindre opportunité.»
Quel plan de paix ?
Le plan en douze points présenté par Xi en février 2023 sera aussi évoqué, commente La Stampa :
«La Suisse avait annoncé dès le mois de janvier son intention d'organiser un sommet pour la paix, à la demande du président ukrainien. Il est donc probable que les discussions aient pour point de départ le plan de paix en dix points de Zelensky, qui vise la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, envahie par les troupes du Kremlin et dévastée par une guerre atroce. Mais Moscou affirme préférer le plan de paix en douze points proposé par la Chine, accueilli en revanche avec scepticisme par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux.»