Nouvelle-Calédonie : une réforme électorale met le feu aux poudres
La Nouvelle-Calédonie, territoire français d'Océanie, a été le théâtre d'émeutes, qui ont occasionné incendies et pillages, et fait plusieurs morts. A l'origine de cet embrasement, un projet de réforme constitutionnelle qui prévoit d'ouvrir le vote aux élections locales à tous les citoyens résidant sur place depuis au moins dix ans. Ce projet fait craindre à la population autochtone kanak une perte d'influence politique.
Pour des solutions novatrices
Dans Libération, les deux anciens députés socialistes René Dosière et Jean-Jacques Urvoas appellent Gabriel Attal à prendre exemple sur ses prédécesseurs :
«Face aux défis qui se sont dressés, Michel Rocard, Lionel Jospin et Edouard Philippe ont su répondre en conjurant des drames probables. Ils sont parvenus à trouver des solutions novatrices épousant le réel sans jamais s'y soumettre totalement. Par leurs propositions et leur capacité d'entraînement, ils ont démontré que les étapes n'étaient franchies que lorsque l'Etat était pleinement acteur. Nous sommes dans un moment identique et cette histoire oblige.»
L'influence française est en jeu
Le Figaro défend le projet du gouvernement :
«Sans elle (la République), le niveau de vie de la population insulaire serait resté celui d'un pays pauvre, dépendant des fluctuations des cours du nickel. ... Il est donc logique que cesse une inacceptable discrimination, privant de droit de vote aux élections provinciales les natifs et les habitants arrivés depuis plus de dix ans. ... Rien ne justifie cette explosion de violences. Au cœur de la zone indo-pacifique, entre l'ogre chinois et l'Oncle Sam, c'est aussi l'influence française dans le monde qui est en jeu.»