Pays-Bas : les promesses électorales à l'épreuve des chiffres
Avant les législatives néerlandaises qui auront lieu le 15 mars, les partis ont fait chiffrer leurs programmes respectifs - comme le veut la tradition - par l'outil de calcul de l'Institut public de prévisions économiques (CPB). Deux formations seulement ont refusé de se soumettre au test : le parti d'extrême droite PVV de Geert Wilders, et le parti des séniors, 50plus. Les commentateurs vantent les vertus de cet outil pour la démocratie et la transparence.
Les Néerlandais face à de véritables choix
L'outil qui traduit en chiffres les promesses électorales des différents partis est un merveilleux instrument démocratique, se félicite De Volkskrant :
«L’institut économique d’Etat apporte à la fois des conseils aux électeurs et soumet les programmes à l'épreuve des faits. Les partis tiennent-ils leurs promesses électorales ? Quelles en sont les conséquences ? Si les partis devaient faire des choix, quelles seraient leurs priorités ? ... Ce calcul offre un reflet fidèle du paysage politique. Et l’institut montre clairement que le 15 mars, les électeurs feront de véritables choix. ... L’amélioration du monde se fait toujours aux dépens d'un autre domaine. Les Pays-Bas ne sont pas un pays de cocagne. Un rappel qui recentre la politique sur la mission qui est la sienne : la prise de décisions.»
Pourquoi refuser la transparence ?
Deux partis ont refusé de faire chiffrer leurs promesses électorales, ce que De Telegraaf trouve incompréhensible :
«Les arguments sont bien connus : l’outil mathématique ne saurait mesurer les valeurs immatérielles que sont la sécurité ou la préservation de l’identité. Ce modèle de calcul est une simplification outrancière de la réalité. ... Quelle valeur peut-on accorder à des calculs dans un pays où les partis sont toujours amenés à faire des compromis entre eux ? Tous ces arguments sont recevables. Il n’en reste pas moins que ces calculs donnent au moins un aperçu utile des conséquences possibles des différents programmes des partis, qui apporte de précieuses informations aux électeurs et aux politiques. Il va de soi que la décision finale de chacun fait intervenir d’autres facteurs. Mais avant de se rendre aux urnes, l’électeur a toute latitude pour soupeser l’ensemble des arguments.»