Vers un retour à la libre circulation au sein de Schengen ?
La Commission européenne demande à plusieurs pays - Allemagne, Autriche, Danemark, Suède et Norvège - de mettre fin aux contrôles frontaliers rétablis en 2015 lors de la crise des réfugiés. D'ici fin novembre, les Etats membres de Schengen devront avoir abrogé ces mesures. Stockholm a annoncé vouloir renoncer au contrôle systématique des personnes à la frontière danoise, tout en renforçant son dispositif de surveillance. Qu'en dit la presse suédoise ?
Encore trop tôt pour lever l'alerte
En renonçant à effectuer des contrôles à la frontière avec le Danemark, le gouvernement suédois fait fausse route, juge Expressen :
«Les contrôles aux frontières ont indéniablement généré d'importants problèmes pour les travailleurs frontaliers dans la région de l'Oresund. ... Mais le gouvernement a pris trop hâtivement la décision de renoncer à ces contrôles individuels. Il est difficile de comprendre la logique de cette décision. La surveillance accrue de la frontière est certes souhaitable, mais elle ne remplace pas les contrôles individuels du côté danois. En cette période incertaine, le gouvernement ferait mieux d'agir selon le principe de précaution. Il est encore trop tôt pour lever l'alarme.»
La Suède doit respecter les accords de Schengen
Dagens Nyheter s'inquiète de son côté que Stockholm décide de maintenir les contrôles aléatoires :
«D'autres dans l'UE doivent montrer qu'ils peuvent protéger les frontières extérieures de l'UE, a déclaré le ministre de l'Intérieur. Que veut-il donc dire ? Le président turc Tayyip Erdoğan et le gouvernement grec ont fermé la 'route méditerranéenne'. De nombreuses personnes entreprennent la dangereuse traversée de la Libye vers l'Italie. Il est difficile de les en dissuader. Les contrôles frontaliers effectués de façon aléatoire doivent rester aléatoires. Le gouvernement semble désirer que le provisoire devienne permanent. Mais la Suède souhaite-t-elle continuer à faire partie de Schengen, le plus grand acquis de l'UE ? Dans ce cas, elle devrait écouter les signaux de la Commission européenne et se préparer à la suppression des contrôles.»