
Tribune. Depuis 1947, l’université de Chicago ajuste chaque année l’horaire de l’horloge de la fin du monde. Cette horloge conceptuelle évalue la proximité de la destruction de notre civilisation. Plus l’on approche de minuit, plus l’on approche de la fin.
Au fur et à mesure des années, les risques écologiques, le terrorisme, la prolifération des armes chimiques, l’absence de leadership international se sont agrégés au risque nucléaire initial. En 2018, il est 23 heures 58. Un record.
L’analogie avec l’Europe n’est pas fortuite. A bien des égards, notre horloge indique minuit moins une. Rarement la construction européenne n’a en effet été autant critiquée, attaquée, calomniée par des forces nationalistes et populistes. Rarement l’idéal de paix sur lequel nous avons construit notre continent n’a été autant bafoué par ces forces qui prospèrent sur le diptyque antieuropéen, anti-immigré et aussi sur des nouveaux clivages Nord-Sud et Est-Ouest.
Aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une déliquescence des partis politiques partout en Europe. Il est temps de sonner le tocsin. Un sursaut proeuropéen, loin des calculs d’appareil et des querelles de clochers, s’impose.
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