Ben and Jerry's boycotte les colonies israéliennes
La marque de glaces américaines Ben and Jerry's a indiqué son intention de ne plus être représentée dans les colonies israéliennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. "Vendre des crèmes glacées dans les Territoires palestiniens occupés n'est pas compatible avec les valeurs de l'entreprise", lit-on sur son site Internet. Une simple affaire de marketing, jugent les chroniqueurs.
Les entreprises aussi peuvent être politisées
Jusqu'à maintenant, le groupe britannico-néerlandais Unilever a profité du militantisme de Ben and Jerry's, constate NRC Handelsblad :
«Le grande question qu'Unilever se pose désormais est de savoir s'il continuera de soutenir le producteur de glaces. La décision procédera de considérations économiques, comme c'est toujours cyniquement le cas. Le risque de pertes financières sera-t-il jugé plus important que la potentielle publicité apportée par l'affaire ? Quoi qu'il en soit, c'est une bonne chose que des entreprises se mettent elles aussi à se saisir de questions sociales, qu'il s'agisse du climat, du racisme ou des violations des droits humains. Le prérequis de base, c'est de tenir compte ce faisant du droit international.»
Un cirque hypocrite
Depuis la mort de George Floyd, le producteur de glaces américain s'est donné pour mot d'ordre de "mettre fin à la suprématie blanche". Le fait qu'il décide aujourd'hui de boycotter les territoires palestiniens occupés déplaît au journal Le Point :
«L'emploi d'une telle arme tend en outre à nier la légitimité d'un Etat démocratique et à exprimer deux poids, deux mesures. Pourquoi Ben and Jerry's continue-t-elle, par exemple, à écouler ses produits en Chine, où le traitement des minorités ouïghoure ou tibétaine et la répression du mouvement démocratique à Hongkong ne sont pas moins condamnables ? ... Sur un plan pratique, on peine à comprendre en quoi priver les colons israéliens de sucreries va améliorer le sort des Palestiniens. Ce point est secondaire pour Ben and Jerry's, qui cherche surtout à faire valoir sa supériorité morale.»