Migrants : Paris et Londres s'entendent sur des contrôles accrus
Les gouvernements français et britannique ont conclu un accord censé endiguer les traversées de réfugiés par la Manche. Le Royaume-Uni entend augmenter l'enveloppe annuelle qu'il verse à la France de 55 à 63 millions de livres (soit près de 72 millions d'euros), afin d'augmenter le nombre d'officiers patrouillant sur les plages françaises de 200 à 300. Les commentateurs critiquent le projet.
Trop de questions irrésolues
Cet accord contient des lacunes criantes, critique The Times :
«Aucun agent de sécurité britannique ne patrouillera sur les côtes françaises, comme l'avait demandé le gouvernement de Londres. Il n'y aura pas de rapatriement des migrants ayant débarqué en Grande-Bretagne dont la demande d'asile n'a pas été acceptée par la France. De plus, aucun parcours humanitaire sécurisé n'a été convenu pour ceux dont les demandes ont abouti. Et hormis la vague promesse d'améliorer la sécurité dans les ports, il semble qu’il n’y ait guère de stratégie pour mettre un frein à l’afflux potentiel de personnes traversant la Manche par d’autres moyens - par conteneurs ou par camions.»
Sauver des vies au lieu de criminaliser les individus !
Libération critique que des migrants soient accusés injustement d’être des passeurs et condamnés à de longues peines de prison :
«[C]es arrestations qui sont comptabilisées pour tenter de démontrer l'efficacité de la lutte contre les réseaux de passeurs, et qui envoient des migrants innocents en prison pour des années. Dans certains pays, comme la Grèce, les peines de cette justice expéditive peuvent atteindre des dizaines d'années. Ces boucs émissaires sont choisis un peu au hasard – parce qu'ils avaient accepté de tenir une boussole, ou de conduire un canot de fortune jusqu'aux rives européennes. [L]es gouvernements français et britannique ont signé un nouvel accord pour renforcer les moyens de patrouille et de contrôle. Au mépris du besoin urgent de renforcer l'accès au droit d'asile et aux secours d'urgence.»