Augmenter le prix de l'essence pour financer l'accueil des réfugiés ?
Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis appuie la proposition du ministre des Finances allemand de financer l'accueil et l'intégration des réfugiés par une taxe européenne sur l'essence. La presse lettone ne partage pas l'enthousiasme de son compatriote.
L'idée fixe de Dombrovskis
Le journal économique Dienas bizness réprouve que l’on demande une fois de plus aux citoyens de mettre la main au porte-monnaie :
«Voici que le commissaire européen letton Valdis Dombrovskis qualifie de 'solution innovante' une taxe supplémentaire sur l'essence, faisant valoir que le prix du pétrole n’a jamais été aussi bas. Il n'y a pas bien longtemps, les habitants de Lettonie ont déjà fait les frais des arcanes du raisonnement à la Dombrovskis : crise économique, consolidation, ère post-crise. Nous ne nous étions jamais autant serré la ceinture. La réaction de beaucoup de Lettons a été rapide : un aller simple direction l’Europe. Et voici que Monsieur euro poursuit sa tactique tentaculaire au niveau européen.»
Une taxe qui profiterait surtout à l'Allemagne
Une majoration de la taxe sur les carburants imposée à tous les consommateurs européens pour financer la prise en charge des réfugiés profiterait surtout à l’économie allemande, selon le quotidien libéral Diena :
«Le marché du travail allemand a actuellement besoin d’une main-d’œuvre qui ne fasse pas augmenter les coûts de production. D’autant plus que l’économie chinoise est en train de s’effondrer et que l’économie mondiale montre des signes de déflation. … Si les réfugiés sont prêts à s’intégrer au marché du travail européen, une taxe sur les carburants prélevée en Lettonie profitera avant tout aux économies allemande et suédoise, parce que les salaires y sont supérieurs. Il y a fort à parier que la Lettonie écopera de la part de demandeurs d’asile économiquement moins actifs.»