Remplacer l'histoire par un mythe
En Russie, la commémoration de la Seconde Guerre mondiale est au service de la propagande étatique, explique l’historien polonais Marek Kornat dans un entretien au journal Postimees :
«La Russie postsoviétique a cherché en vain une idéologie qui renforcerait l’identité de la société. Le mythe de la Grande Guerre patriotique est l’unique facteur de cohésion qui subsiste des ruines de l’idéologie communiste. Par ailleurs, la politique agressive de la Russie vis-à-vis de l'histoire empêche tout travail de mémoire sur le passé soviétique. Le culte du passé impérial marque profondément la société russe. C’est particulièrement le cas pour l’éducation des nouvelles générations, car celles-ci n’ont aucun souvenir de l’époque soviétique et des crimes du stalinisme.»
La Russie, dépositaire du fascisme
Le portail Lrytas évoque le ridicule des commémorations de la "victoire sur le fascisme" :
«La Russie commémore le 9 mai la victoire contre l’Allemagne nazie en 1945, alors que la guerre s’était achevée un jour auparavant, le 8 mai. La vérité, c’est que Hitler a été défait par l’action conjointe des alliés. Mais les petits mensonges ne dérangent personne. Selon l’essayiste russe Viktor Chenderovitch : 'La Russie a certes vaincu Hitler, mais pas le fascisme. La Russie contemporaine s’est appropriée le fascisme, car celui-ci lui plaisait.' Il n’a pas tort. Toute dictature est fasciste au final, car elle en reprend les éléments principaux : mensonges, violence contre les 'autres', peur, racisme, ennemis intérieurs et extérieurs, militarisme.»