Accents anti-euro dans la campagne présidentielle française
Deux des candidats à la présidence, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, préconisent une sortie de la zone euro pour la France en cas de victoire aux élections. Les commentateurs mettent vivement en garde contre cette revendication émanant des franges extrémistes de l’échiquier politique.
Nous finirons comme la Grèce
Si la France envisageait réellement de sortir de la zone euro, elle connaîtrait le même destin que la Grèce, mettent en garde Les Echos :
«Supposons que la sortie de la zone euro devienne plausible. Devant le risque de dévaluation, les prêteurs étrangers suspendront leurs concours. On connaît le scénario, on l'a vu à l'œuvre en Grèce : une crise profonde et instantanée de balance des paiements obligera à contracter fortement la demande intérieure pour rétablir l'équilibre extérieur. Dans le même temps, la BCE interrompra ses achats d'obligations françaises sur le marché secondaire, ce qui rendra très difficile le financement de la dette publique. L'ajustement se fera par une hausse brutale des taux d'intérêt, ce qui exercera une influence fortement régressive sur l'activité économique et mettra en cause la solvabilité de l'Etat.»
Les populistes conduisent le peuple au précipice
Dans Le Monde, le député LR Edouard Philippe appelle ceux qui font l’apologie de la sortie de l’euro à avoir l’honnêteté de présenter en toute transparence les conséquences qu’aurait cette mesure :
«Les Français ont le droit qu’on leur explique les conséquences incontournables de décisions aussi lourdes avec autre chose que des moulinets rhétoriques et du charlatanisme. Il y a sans doute une petite minorité d’adeptes du suicide collectif dans notre pays. Il fut un temps où certains contemplaient les désastres en bénissant les 'divines surprises'. Leurs héritiers souhaiteront peut-être suivre l’exemple du Venezuela de Chavez, ou de la Grèce des premiers jours de Tsipras, ou commencer par l’un et finir par l’autre, ou réciproquement. Il serait néanmoins absurde que ceux qui disent défendre la cause du peuple conduisent celui-ci au précipice sans annoncer clairement la couleur avant les élections. Le secret le plus mal gardé des populistes est de promettre au peuple des jours heureux pour le conduire à sa perte et mieux le trahir par la suite.»