La Turquie passe par Interpol pour faire arrêter un écrivain
L'écrivain allemand d'origine turque Doğan Akhanlı a été libéré après avoir fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par Interpol à la demande du gouvernement turc. Akhanlı ne peut néanmoins pas quitter le territoire espagnol avant qu'une décision sur la procédure d'extradition n'ait été prise. Les journalistes fustigent le président turc.
La Turquie : un Etat voyou
En se lançant à la poursuite de l’écrivain Doğan Akhanlı via Interpol, Erdoğan bafoue le droit international, fulmine Berliner Zeitung :
«Il exploite les valeurs d'autrui. Il foule aux pieds ce qu'il y a de plus sacré en Europe. Et agit comme si c'était tout à fait naturel. … Les Européens doivent se protéger avec plus de fermeté et d’efficacité contre ce type d'agissements. Ils doivent se montrer plus inflexibles envers la Turquie. … Il faut bien faire comprendre à ce pays que selon la Convention européenne des droits de l’homme, les expulsions et extraditions n’ont pas lieu d’être si les procédures judiciaires ne sont pas respectées. En d’autres termes, il convient de considérer et de traiter la Turquie comme ce qu’elle est actuellement : un Etat de non-droit.»
Ne pas transiger sur les droits de l'homme
L’ingérence d’Erdoğan dans les élections allemandes et l’arrestation de l’écrivain Akhanlı ne doivent pas rester sans conséquence, exige De Standaard :
«L’insolence d’Erdoğan n’a plus de limite : il est clair et net que la Turquie ne pourra jamais rejoindre l’UE tant que son chef d’Etat restera en place. Les derniers événements nous donnent assez de raisons pour rejeter la candidature turque et stopper les flux financiers qui vont avec. Il est possible que la Turquie décide de mettre un terme à l'accord sur les réfugiés : à nous d’y faire face. Le respect des droits humains est l’un des piliers de la construction européenne. Aucune concession ne doit être faite à cet égard.»