Orbán veut faire payer sa clôture à l'UE
Dans une lettre adressée au président de la Commission, Jean-Claude Juncker, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán réclame à l'UE 440 millions d'euros - une somme censée correspondre à la moitié du coût déboursé par la Hongrie pour ériger la clôture à sa frontière. Orbán a fait valoir que la clôture et sa surveillance protègent non seulement la Hongrie mais "l'Europe entière face à la vague de migrants". Est-ce là une impudence ou un appel légitime à la solidarité ?
L'Allemagne devrait envoyer sa facture à Orbán
Süddeutsche Zeitung trouve la revendication d'Orbán tout simplement effrontée :
«La Hongrie fait valoir qu'elle défend une fois de plus toute l'Europe. Il est vrai qu'en Europe, cela arrange beaucoup de personnes qu'Orbán bloque la route des Balkans et dissuade les réfugiés de tenter de rejoindre le nord du continent. Malheureusement, il a recours à des méthodes brutales, voire inhumaines. Les demandeurs d'asile sont tellement mal traités en Hongrie qu'actuellement, l'Allemagne ne les expulse plus vers ce pays. ... Peut-être l'Allemagne devrait à son tour faire une facture et demander qu'Orbán lui rembourse une partie des coûts déboursés pour accueillir des centaines de milliers de réfugiés en 2015. Elle pourrait avancer un argument valable : elle a fourni un immense service à l'Europe, en sauvant son humanité et son honneur.»
Personne ne gratifie les efforts de la Hongrie
L'UE commet une grave erreur en rejetant la demande du gouvernement Orbán, critique le quotidien Magyar Hírlap, proche du gouvernement :
«Il semblerait que Bruxelles se contrefiche éperdument que Mme Merkel et Emmanuel Macron financent, la conscience tranquille, une solution africaine qui réservera un traitement probablement autrement plus brutal au problème des réfugiés. Les politiques européens et la presse reprochent à la Hongrie d'avoir érigé une clôture à ses frontières et d'avoir 'abandonné' les réfugiés. ... La Hongrie a beau protéger de son mieux, en son âme et conscience, les frontières de l'UE, on s'acharne contre elle. Elle est belle, la solidarité européenne.»