Unilever menace Facebook et Google de boycott publicitaire
Le géant de l'agroalimentaire Unilever menace de résilier les contrats publicitaires de plusieurs milliards qui le lient à Facebook et Google. Le responsable marketing et communication d'Unilever, Keith Weed, a fait valoir lundi que le groupe ne diffuserait dorénavant plus ses publicités sur des plateformes "qui ne protègent pas nos enfants ou qui créent des divisions dans la société et favorisent la haine et la colère". Facebook et consorts vont-ils bientôt se trouver le dos au mur ?
Plus dure sera la chute...
Süddeutsche Zeitung voit la réputation de Facebook et consorts dangereusement compromise :
«Ce ne serait pas la première fois dans l'histoire d'Internet que de grandes entreprises vacillent. Un phénomène qui pourrait même s'accélérer si les Etats actionnaient les leviers à leur disposition, des mesures régulatrices, pour obliger les géants du Net à des pratiques plus respectueuses des consommateurs. La loi allemande d'application sur le réseau en est une illustration - peu réussie. Les réseaux feraient donc bien de ne pas en rester aux déclarations d'intention mais de passer à l'acte pour montrer qu'ils veulent véritablement améliorer les choses. Faute de quoi leur chute pourrait être aussi rude que leur ascension avait été grisante.»
David a une chance contre Goliath
Quand les Etats sont impuissants face aux multinationales, d'autres acteurs économiques peuvent monter au créneau, analyse De Standaard :
«Au siècle dernier, les Etats étaient encore assez grands pour tenir la bride haute aux monopolistes trop puissants, dans l'intérêt général. Aujourd'hui, même les Etats-Unis ou l'Union européenne ne peuvent plus brandir cette menace. ... Les grands clients qui passent des annonces en revanche sont extrêmement sensibles à l'environnement dans lequel leur publicité est diffusée. Un contexte trop négatif n'est pas dans leur intérêt. Ils peuvent réagir par le moyen qui fait le plus mal : l'argent. Ceci ouvre la voie à une alliance inhabituelle, mais fructueuse. ... Le citoyen n'est pas à la merci des grandes firmes technologiques. Il lui suffit de prendre conscience de son pouvoir et d'avoir le courage de le mettre à exécution - en tant que consommateur et électeur.»