La Roumanie débat du transfert de son ambassade à Jérusalem
Le gouvernement social-démocrate roumain envisage de transférer le siège de son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. La déclaration dans ce sens faite par le chef de file du PSD, Liviu Dragnea, a aussitôt été infirmée par le président Klaus Iohannis. Les médias du pays évoquent le contexte de ce projet.
Des bisbilles électoralistes
Evenimentul Zilei y voit un litige démagogique :
«Le chef de file du PSD, Liviu Dragnea, a montré à son électorat qu'il pouvait porter un coup à Klaus Iohannis. ... En fin de compte, il s'agit ici d'une décision de politique intérieure et non d'une décision de politique étrangère, d'une querelle électoraliste et non d'un projet sérieux. Je suis convaincu que la Roumanie ne transférera pas son ambassade à Jérusalem tant que les grandes puissances n'auront pas réglé la question. Il paraît donc inutile de discuter des conséquences de cette mesure tant qu'il ne s'agira que d'un simple jeu politico-électoral.»
Pour une diplomatie autonome
La Roumanie rate ici une occasion d'émancipation, estime l'antenne roumaine de la radio Deutsche Welle :
«Le président oublie ce faisant que le délégué de la Roumanie s'était abstenu lors du vote de la résolution de l'ONU [sur le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem, en décembre 2017], et que l'alignement de la Roumanie sur la position de l'UE ne coule pas de source. Les divergences sur la politique intérieure sont à l'origine du présent désaccord, mais sur ce point, le président Iohannis rate l'occasion de soutenir une initiative qui favoriserait l'émancipation de la diplomatie roumaine, et qui lui permettrait de sortir de la zone de confusion et d'ambivalence.»