Le président polonais bloque une réforme électorale
Le président polonais Andrzej Duda a bloqué un projet de loi controversé du PiS qui aurait favorisé les grands partis aux élections européennes en 2019. Les petits partis auraient eu des difficultés à obtenir des sièges. Duda s'est-il vraiment opposé au parti au gouvernement ?
Le président a besoin du PiS
Le veto de Duda était un acte isolé, pense Frankfurter Allgemeine Zeitung :
«Un nouveau Parlement sera élu au printemps 2019, et le PiS veut visiblement un droit électoral à sa mesure. Espérons que Duda se positionnera alors là-aussi contre le parti dont il est issu. Mais son comportement jusqu'à présent laisse peu d'espoir. Il a certes retardé quelque peu la réforme de la justice l'année dernière en appliquant son veto, mais il n'y a apporté aucun changement fondamental et n'a fait qu'approuver la mainmise politique du gouvernement sur la justice. Ce ne sont pas tant les principes qui devraient être déterminants que la manière dont Duda entrevoit ses chances pour les élections présidentielles de 2020 : sans le PiS, il n'en a aucune.»
Un sauvetage in extremis
Le gouvernement PiS a failli se tirer une balle dans le pied, pense le politologue Marcin Wojciechowski dans Newsweek Polska :
«Avec ce règlement électoral scandaleux, le PiS aurait poussé l'opposition à s'unir lors des élections européennes. Les dirigeants des partis auraient trouvé un accord pour obtenir au moins quelques sièges. … Le PiS est allé trop loin, mais a eu la chance de s'en rendre compte à la dernière minute, alors que la loi était transmise au palais présidentiel. En opposant son veto, Duda sauve ainsi son parti, et non la démocratie. … S'il avait apposé sa signature, l'opposition aurait remporté une victoire spectaculaire en mai, ouvrant ainsi la voie d'une autre aux législatives du printemps prochain.»