Manifestation massive contre le gouvernement italien
Des centaines de milliers de manifestants ont défilé samedi dans les rues de Rome, sous le mot d'ordre "Un avenir pour le travail", pour dénoncer la politique économique du gouvernement italien. Plusieurs fédérations syndicales avaient appelé à manifester. Les commentateurs nomment plusieurs facteurs qui pourraient être fatidiques, tôt ou tard, à la coalition M5S/Lega.
Une formule qui a ses limites
Le gouvernement a mangé son pain blanc, lit-on dans Frankfurter Allgemeine Zeitung :
«Les sondages les créditant encore de quelque soixante pour cent des intentions de vote, si l'on cumule les voix des deux formations, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini de la Lega - extrême-droite nationaliste - et le ministre du Travail Luigi Di Maio, du mouvement antisystème M5S, peuvent encore ricaner. Pour l'instant. Mais incriminer les gouvernements précédents pour expliquer la stagnation du marché du travail, le recul de la production industrielle et la récession qui s'installe est une formule qui a ses limites. ... Les Italiens vont bientôt mesurer les grandes promesses à l'aune des réalités de leur quotidien, qui sont plutôt médiocres.»
L'étoile de Salvini perd de son intensité
L'économie est le talon d'Achille du gouvernement italien, analyse Financial Times :
«Le patronat de l'Italie du Nord, un des soutiens les plus importants de la Lega, est moyennement emballé par les soubresauts de la politique économique de Rome. Et surtout, l'économie italienne se trouve une fois de plus en récession. Comme nombre de leaders italiens avant lui, Salvini constate qu'une faible performance économique nationale amoindrit le poids de l'Italie sur la scène européenne. Il serait prématuré d'annoncer la fin imminente de Salvini, mais il n'est peut-être pas trop tôt pour se demander combien de temps encore son étoile va briller au firmament de la politique italienne.»
Les travailleurs donnent de la voix
Les syndicats ont enregistré une grande réussite, se réjouit Huffington Post Italia :
«La première étape a été franchie. Les trois syndicats ont enfin réussi à s'entendre. Affaiblis par la multiplication des emplois précaires et des erreurs du passé, ils sont fermement résolus à reprendre le combat. Et ils ont vu leurs efforts récompensés. Ils ont été les premiers surpris par l'ampleur de la mobilisation. La seconde étape consistera à défier ouvertement le gouvernement. Une 'surprise' pour un gouvernement qui clame être un exécutif du 'changement' et qui a fait de la suppression des intermédiaires sa marque de fabrique. ... S'il veut changer le pays, il devra le faire en collaboration avec les travailleurs, ainsi que l'a déclaré [le secrétaire général de la CGIL Maurizio] Landini.»