Hongrie : Orbán champion des prestations familiales
Le gouvernement hongrois entend booster les naissances par de fortes incitations financières. Il envisage d'accorder un crédit d'un montant équivalent à 30.000 euros à toute femme de moins de 40 ans qui se marie pour la première fois. L'échéance du remboursement de ce crédit sera repoussé à chaque naissance et la dette sera progressivement effacée. Que penser de ce type de politique nataliste ?
Une politique familiale unique en Europe
Depuis que le gouvernement Orbán est arrivé aux manettes en 2010, il a propulsé la Hongrie tout en haut du classement européen en matière d'aide aux familles, se félicite Magyar Hírlap :
«Le gouvernement national-chrétien est favorable aux familles, dans ses déclarations mais aussi par ses actions. Année après année, il a augmenté et diversifié les prestations sociales pour les familles. ... Aujourd'hui déjà, cinq pour cent du PIB est consacré à l'objectif national suprême : l'aide à la famille. Aucun autre pays européen ne dépense davantage. Résultat : la courbe des naissances repart à la hausse, de même que celle des mariages, tandis que le taux de mortalité stagne. Le plan d'action en 7 points annoncé dimanche par Orbán continue sur cette voie.»
Les plus démunis restent sur leur faim
Cette aide n'atteindra pas les plus pauvres, fait remarquer Polityka :
«Des voix se sont aussitôt élevées en Hongrie pour dénoncer le train de lois en soutien aux familles adopté par le gouvernement conservateur. Elles font valoir que les propositions font l'impasse sur les plus pauvres : ils ne profiteraient pas des allègements fiscaux puisqu'ils ne paient pratiquement pas d'impôts. De même qu'ils n'ont pas les moyens d'accéder à la propriété, ni de s'acheter une voiture ou de rembourser un crédit, même si celui-ci était subventionné par l'Etat. Une grande partie des 750.000 Roms hongrois se trouvent dans cette situation. Les politiques ont également passé sous silence l'émigration vers l'Europe de l'Ouest de quelque 600.000 Hongrois - l'une des raisons du dépeuplement du pays.»
Les femmes renvoyées aux fourneaux
Aftonbladet conseille aux femmes hongroises de se méfier des bienfaits prodigués par l'Etat :
«Les populistes de droite omettent de parler des répercussions de ce genre de soutien sur l'indépendance des femmes ; de ce qu'il advient d'une femme répudiée après avoir passé le plus clair de sa vie à s'occuper des enfants à la maison. ... Dans les manifestations, de plus en plus de femmes dénoncent les inégalités entre les sexes dans le pays. La Hongrie est connue pour la brutalité de sa politique envers les réfugiés, pour son islamophobie et pour l'antisémitisme qu'elle pratique ouvertement envers ses propres dirigeants. ... Les études sur le genre ont été interdites, les médias sont sous contrôle. La prochaine mesure dans ce sens vient d'être adoptée : transformation du rôle des femmes et régression.»