La radio-télévision publique suédoise est-elle en danger ?
Des représentants de la formation populiste de droite Démocrates de Suède ont revendiqué la vente d'une partie de la télévision (SVT) et de la radio (SR) publiques du pays. Les jeunesses conservatrices de la ville de Stockholm vont plus loin encore : elles préconisent l'abolition pure et simple de ces institutions publiques. La question divise la presse nationale.
Le risque d'une perte de confiance
Dagens Nyheter craint pour la liberté de la presse :
«Dans ces revendications radicales, deux aspects sont particulièrement inquiétants. D'une part, ces tumultes pourraient saper le solide soutien que les partis accordent à la radio-télévision publique, ainsi que la grande confiance dont ces institutions jouissent dans l'opinion. Par ailleurs, les attaques risquent de semer parmi les journalistes un trouble susceptible d'entraîner une auto-censure et une bienveillance indue envers les politiques.»
Pas d'argument valable contre la vente
La vente partielle de la radio-télévision publique n'est pas un danger pour la démocratie, estime Janerik Larsson dans Svenska Dagbladet, contredisant ainsi les propos tenus par la ministre sociale-démocrate des Affaires étrangères, Margot Wallström :
«Il est tout de même étrange que ces médias qui, de par leur subventionnement public, empêchent un développement sain des médias, jouissent d'un tel respect. ... Pourquoi aurait-on encore besoin aujourd'hui de la radio-télévision publique ? Je ne vois aucun argument de poids qui justifierait son maintien. Au siècle dernier, quand le chef de gouvernement était toujours social-démocrate, on estimait qu'il était justifié de préserver un tel monopole. Mais qu'en est-il aujourd'hui, en 2019 ?»