Un gouvernement intérimaire prend le relais en Autriche
La nouvelle équipe gouvernementale autrichienne, tissée autour de la chancelière intérimaire Brigitte Bierlein et choisie par le président Alexander Van der Bellen, a prêté serment. Ce cabinet d'experts - de nombreux ministres ont déjà occupé des postes importants dans les domaines où ils ont été nommés - gérera les affaires courantes d'ici les élections anticipées de septembre. Quelle sera son action ?
La force de la sérénité
Le gouvernement d'experts en place devra se cantonner à gérer les affaires courantes, juge Süddeutsche Zeitung :
«Suite à la dissolution de la coalition, beaucoup d’électrons libres sont à l’œuvre au Parlement. Générant notamment un important pouvoir de destruction, des factions espèrent régler leurs comptes au gré de nouvelles majorités changeantes. Face à ces dangers, le gouvernement de transition ferait bien de se concentrer sur la gestion des affaires courantes et de laisser au gouvernement qui sera élu en septembre le soin de tracer les grandes lignes de sa politique. Après un épisode mouvementé, il lui incombe de faire régner le pouvoir par la sérénité. Une attitude qui peut à elle seule imprimer sa marque au style du gouvernement, dont la compétence se mesurera à celle des experts qui le constituent.»
Exploiter toutes les marges possibles
Der Standard, pour sa part, estime que le gouvernement par intérim serait bien inspiré de tenter de réaliser certains objectifs :
«Le gouvernement pourrait marquer des points dans les cœurs des nombreux jeunes inquiets pour leur avenir qui battent le pavé et exigent enfin un tournant dans la politique climatique. ... Il va de soi que la marge de manœuvre du nouveau gouvernement est limitée par la majorité parlementaire et les partis qui y sont représentés. Mais un certain nombre de propositions et d'initiatives intelligentes, au-delà des menées politiciennes et des compromis de coalition, pourraient mettre à mal les stratèges dans les QG des partis.»
Kurz trouvera de nouveaux partenaires
Dans Ukraïnska Pravda, le politologue Viktor Savinok estime que l'ex-chancelier reprendra rapidement les rênes de l'Etat :
«Pour l'heure, les représentants de l'ÖVP excluent une nouvelle coalition avec le FPÖ. Une importance accrue échoit ainsi aux petits partis. Les libéraux du parti NEOS et les Verts, crédités de huit à dix pour cent des intentions de vote dans les sondages, ont de bonnes chances d'être représentés au sein du nouveau Parlement. ... Il est intéressant de noter qu'en dépit des critiques formulées à l'encontre du gouvernement Kurz, NEOS est l'unique parti d'opposition à ne pas avoir soutenu la motion de censure. ... Une coalition, ou du moins une coopération entre les conservateurs et les libéraux n'est donc pas à exclure.»