Le jour du dépassement des ressources naturelles
En début de semaine, l'humanité avait épuisé les ressources disponibles sur la planète pour 2019. C'est ce qu'a fait savoir l'ONG Global Footprint Network, qui calcule annuellement l''overshoot day' - le jour du dépassement des ressources de la Terre. Les réserves en eau, en sol, en bois et en air pur, notamment ne pouvant plus être régénérées dans l'année en cours, elles étaient mathématiquement épuisées à cette date. L'occasion pour les éditorialistes de renouveler leurs appels à agir.
Les solutions existent
Il est temps de faire face aux véritables problèmes qui menacent notre société, estime Delo :
«Cette année, les ressources disponibles au niveau mondial ont été épuisées deux jours plus tôt que l'année précédente - et même deux semaines plus tôt en Slovénie. Si cette colossale dette écologique n'a qu'une fonction symbolique - celle d’avertir l'homme qu'il a dépassé les limites de la planète - il n'en reste pas moins que cet avertissement reflète la réalité. Il existe aussi des solutions réelles pour réduire cette dette colossale. La sortie du charbon pour l'économie est la solution la plus efficace. Des modes de transport plus durables présentent également un grand potentiel. ... Les connaissances et la technologie sont là. Reste à savoir si nous sommes prêts à les financer. Jusqu'ici, il semblerait que ce ne soit pas le cas. »
Une dette écologique qui sera difficile à rembourser
Sur son blog hébergé par Le Temps, le géographe et député vert valaisan Jérémy Savioz exhorte à ne pas hypothéquer l'avenir des générations futures :
«Pour continuer à boire, manger, se chauffer, se déplacer, produire, nous allons devoir nous endetter. En puisant dans les stocks de ressources, dans notre 'capital' naturel, nous surexploitons l'environnement et compromettons sa capacité de régénération. Le concept de 'dette écologique' mériterait à lui seul plusieurs articles, mais pour l'heure, retenons simplement que cette dette sera transmise aux générations futures… et qu'elle sera probablement très difficile à rembourser.»
Sans évolution des comportements, point de salut
Le tourisme de croisière est une des plus importantes sources de pollution de la planète et ce type de voyage a augmenté de 70 pour cent en l'espace d'une décennie. Jornal i commente :
«Nous comptons sur les énergies renouvelables pour nous tirer d'affaires comme par miracle, mais seuls les changements d'habitude pourront sauver une planète qui héberge sept milliards de pollueurs. ... Comment les Greta de ce monde s'y prendront-elles pour convaincre les 30 millions de personnes qui partent en croisière chaque année de prendre le train - ou de renoncer à partir, tout simplement ?»
Pas de quoi en faire tout un foin
On fait bien trop de cas de cet épuisement des ressources, estime pour sa part Contrepoints, qui republie un article de 2013 pour appuyer son propos :
«D'une part, l'humanité n'a pas, discrètement et sur une autre planète, constitué un petit stock de denrées pour y puiser de temps en temps ce qui lui manquerait pour finir l'année. D'autre part, dès lors que des ressources manquent, leur consommation diminue : eh oui, quand il n'y a pas de pétrole, on n'en brûle pas. Ce qui veut dire que toute idée de déficit écologique est, à proprement parler, absurde : au pire, l'humanité ne pourra pas se maintenir à six milliards d'êtres humains, voire disparaîtra doucement – ce qui est, au final, ce qui se passe pour toute espèce vivante à terme -, au mieux, elle pourra très bien vivre, et dans ce cas, pas de quoi en faire tout un foin.»