Tchéquie : les Eglises remportent la bataille fiscale
Les dédommagements versés par l'Etat tchèque aux Eglises pour les indemniser de la nationalisation de leurs biens dans les années 1950 ne seront pas soumis à l'impôt. La Cour constitutionnelle a abrogé la loi qu'avait fait passer le gouvernement minoritaire, formé par la formation populiste ANO et les sociaux-démocrates, grâce aux voix des communistes. Les éditorialistes saluent l'issue de ce bras de fer.
L'intention même était condamnable
Le pire a pu être évité, écrit Lidové noviny, soulagé :
«Les principes de l'Etat de droit sont préservés. Si les demandes de dédommagement avaient vraiment été imposables et de ce fait réduites, la réputation du pays en aurait grandement souffert. ... Il est déjà affligeant que le Parlement tchèque ait adopté une pareille loi. Car ce qui a été volé aurait été volé une nouvelle fois. Il s'agit d'argent dont l'Eglise a besoin pour financer ses services sociaux, ses institutions de santé et ses maisons de retraite médicalisées. Un message triste sur notre société.»
Une victoire sur le mensonge et la haine
Hospodářské noviny souligne la portée du verdict pour la démocratie tchèque :
«A notre époque où s'érodent les valeurs acquises de haute lutte pendant la révolution de velours, un facteur éminemment essentiel et stabilisateur est en jeu : la vérité et la Constitution l'emportent toujours sur les mensonges et la haine. ... Les communistes fulminent de colère et disent vouloir casser le jugement de la Cour constitutionnelle. Mais en réalité, ce n'est plus possible. Un recours n'est pas admissible. Et seules les Eglises pourraient s'adresser à la Cour européenne des droits de l'homme. Mais le jugement qui a été prononcé les dispense de le faire.»