Contrôler la quarantaine via les smartphones ?
Pour freiner l'épidémie de Covid-19, l'Europe lorgne sur la Corée du Sud : par le biais d'une application, les autorités du pays s'assurent que les gens respectent la quarantaine. En Europe également, certains pays, par le biais des données mobiles, se mettent à suivre combien de personnes se déplacent dans l'espace public. Si certains observateurs jugent la mesure justifiée, d'autres y voient une atteinte dangereuse à la protection des données.
Utilisons des moyens modernes
Toutes les options technologiques sont désormais les bienvenues pour freiner le taux de contamination, fait valoir Corriere della Sera :
«Pourquoi, alors que nous devrions utiliser toute la technologie à notre disposition, ne le faisons-nous pas ? L'ordre est de rester à la maison. ... Une règle que nous sommes encore trop nombreux à ne pas respecter, car nous sommes encore en train de combattre avec les armes du XXe siècle. Pour relever le défi, il faudra écouter les indications de l'OMS : 'Trouver la personne contaminée, l'isoler, la tester, traiter chaque cas et tracer tous ceux avec qui elle est entrée en contact'. Pour le faire rapidement, les autorités peuvent demander aux opérateurs mobiles de mettre à disposition les données en leur possession, les technologies garantissant le contrôle du respect de la distanciation sociale à large échelle, et des canaux de communication avec les citoyens. »
Des 'passeports numériques' pour revenir à la normale
Les applications susceptibles de pister les personnes contaminées par le Covid-19 pourraient s'avérer indispensables pour sortir des mesures de confinement, estime Valérie Segond, correspondante du journal Le Figaro en Italie :
«Les technophiles soutiennent que ces applications reposent sur la conscience du risque et la responsabilité de chacun. Seuls ceux qui le souhaitent les téléchargeront, selon la procédure éprouvée reposant sur un consentement éclairé des utilisateurs et des voies de recours. Mieux, avancent-ils, ces 'passeports digitaux' sécuriseront la sortie progressive du confinement, un moment délicat qui pourrait prendre des mois, personne ne sachant vraiment aujourd’hui si les anticorps protégeront ceux qui ont contracté le virus. On comprend que ces boucliers digitaux seront peut-être la condition même de la fin du confinement.»
Définir dès maintenant la fin des mesures d'urgence
Polityka craint que les vastes restrictions imposées actuellement se prolongent après la crise du coronavirus :
«Il est bien plus facile de pourvoir les services de sécurité de nouvelles compétences que de les leur retirer par la suite. On l'a déjà vu dans la lutte contre le terrorisme ; les gens ayant bien plus peur de la pandémie aujourd'hui, il est d'autant plus aisé de recourir à des moyens que la société n'aurait jamais autorisés en temps normal. Si nous introduisons de nouvelles mesures, nous devons donc dès le départ élaborer un échéancier précis qui garantisse la suppression de ces mesures une fois la pandémie terminée.»