Législatives en Roumanie : le gouvernement sortant menacé ?
Aux élections législatives roumaines, le PSD devance d'une courte tête le PNL, parti au pouvoir, après le décompte de 95 pour cent des voix. Le Premier ministre sortant, Ludovic Orban, souhaiterait continuer à gouverner, en formant une coalition avec l'alliance libérale USR-PLUS, mais il lui faudra trouver un troisième partenaire pour cela. Une issue qui ne surprend pas les éditorialistes.
On a encore sous-estimé le PSD
Dans Adevărul, le journaliste Sebastian Zachmann décrit un sentiment de déjà-vu :
«Le PSD a reproduit le scénario de 2015 : il était passé dans l'opposition un an avant les élections pour mieux faire son retour lors du scrutin - la preuve que le président Iohannis, le PNL et l'USR-PLUS n'ont rien appris du passé. Ils sont tous partis du principe que le PSD était moribond, même s'il était évident, à l'issue des municipales, que le parti reviendrait plus fort encore. La faible participation électorale a considérablement favorisé le PSD, car il dispose d'un électorat fidèle. Le chef de file du PSD, Marcel Ciolacu, a su mobiliser les soldats du parti.»
Un vote sanction
La Stampa explique les raisons du mauvais score du PNL :
«Le Parti national libéral (PNL) de l'actuel Premier ministre conservateur, Ludovic Orban, semble avoir été sanctionné pour sa gestion de la crise sanitaire, souvent jugée inadéquate par les critiques, mais aussi en raison de la grave crise économique (récession de 4,2 pour cent en 2020 et chômage en hausse). Autre facteur qui est venu ruiner les rêves de gloire du dirigeant conservateur et européiste, une participation de 30 pour cent à peine, soit la plus basse de l'histoire roumaine - un problème endémique, exacerbé par la pandémie et le désenchantement vis-à-vis de la politique.»