Chypre : une obligation à se faire vacciner qui ne dit pas son nom ?
Chypre va adopter cette semaine un Covid-pass, appelé "safepass", qui permettra aux citoyens dans les semaines à venir de fréquenter des lieux publics. L'attestation sera délivrée aux personnes ayant guéri du Covid, reçu au moins la première injection du vaccin ou effectué un rapid test négatif dans les 72 heures. Les médias du pays sont vent debout contre une mesure que l'ordre des avocats a du reste jugée anticonstitutionnelle.
Une atteinte aux libertés personnelles
Cyprus Mail critique l'initiative :
«Cette mesure a probablement pour but de forcer les gens, surtout les plus jeunes, à se faire vacciner. Dans les circonstances actuelles, la vaccination serait considérée comme un faible prix à payer par les jeunes pour leur permettre de retourner dans les cafés et les bars quand bon leur semble. Le gouvernement pourrait aussi argumenter qu'il ne s'agit pas d'une forme de discrimination contre les non-vaccinés, car un test rapide négatif ferait également office de 'Covid-pass'. Mais cela revient cependant à fixer des conditions très spécifiques pour autoriser les personnes de plus de 12 ans à se rendre dans les restaurants ou les cafés. C'est une nouvelle atteinte aux libertés personnelles.»
La persuasion serait préférable
Dans Dialogos, la chroniqueuse Eleni Mavrou critique également la méthode gouvernementale :
«Que les choses soient claires : les vaccins sauvent des vies depuis des décennies, et je crois qu'ils sont la seule façon de vaincre cette pandémie. Mais le vice porte-parole du gouvernement ne peut se permettre de nous affirmer que 'seul le passeport vaccinal nous rendra notre liberté pleine et entière'. Au lieu de s'efforcer de persuader nos concitoyens et de faciliter la procédure pour se faire vacciner, le gouvernement décrète que seules les personnes vaccinées pourront se déplacer librement. Il s'agit de mesures à la petite semaine, contradictoires et disproportionnelles.»