Assemblée générale de l'ONU : une nouvelle ambition climatique ?
Si la 76e Assemblée générale des Nations unies se tiendra jusqu'à vendredi, on en connaît déjà la thématique dominante : la lutte pour le climat. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu que le monde était au bord du gouffre. Des annonces sont ensuite tombées : la Chine renonce à construire de nouvelles centrales au charbon à l'étranger, la Turquie entend ratifier l'accord de Paris. Des initiatives louables mais insuffisantes, de l'avis des éditorialistes.
Pékin envoie un signal fort
Les annonces de la Chine sont motivées par des considérations de nature avant tout économique, rappelle Der Tagesspiegel :
«De nos jours, les centrales au charbon ne sont plus rentables. Et même en Chine, les banques réfléchissent tout haut à sortir du charbon. ... On aurait tort de surévaluer les annonces de Xi. Il n'a pas annoncé de nouveaux objectifs climatiques. D'ici 2025, les besoins en charbon de la Chine continueront d'augmenter et les émissions ne redescendront pas avant 2030. Il faudra attendre 2060 pour que le pays soit neutre sur le plan climatique. ... Autrement dit, la Chine ne tend pas franchement la main à l'accord de Paris sur le climat, mais tout juste le petit doigt. Et pourtant, le pays envoie au monde un signal éminemment important : si un géant du charbon comme la Chine peut faire une telle concession, alors d'autres peuvent en faire de même.»
Soutenir la transition des pays en développement
La Turquie est le dernier Etat du G20 à avoir signé les accord de Paris sur le climat. Auparavant, le président Tayyip Erdoğan avait conditionné son adhésion à l'octroi d'aides financières à son pays. A juste titre, juge le quotidien pro-AKP Yeni Şafak :
«Les pays industrialisés qui polluent la planète ou bien sont à l'origine du réchauffement de la planète doivent aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Car les pays en développement ont besoin de plus d'énergie pour favoriser la croissance économique. … Si la Turquie devait recevoir un soutien financier international au titre de pays en développement, elle s'engagerait à des réductions plus conséquentes de ses émissions.»
Coopérer au moins sur le climat
Gazeta Wyborcza espère une coopération sino-américaine sur les questions climatiques :
«Si la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis ne cesse de s'intensifier, le climat contraint les deux pays à travailler en bonne intelligence. Il y a un précédent [en 2014, les Etats-Unis et la Chine s'étaient mis d'accord, à l'issue d'âpres discussions, pour réduire leurs émissions]. Des négociations qui avaient mené ensuite aux accords de Paris. ... Les experts sont d'accord pour dire que la seule façon de sauver la planète consiste à renoncer aux carburants fossiles et à réduire les émissions. ... Or derrière chaque centrale chinoise, il y a les intérêts de la bureaucratie locale et des milliers d'emplois en jeu.»
La solution serait pourtant simple
Dans La Repubblica, le biologiste Stefano Mancuso fait par de son agacement :
«On ne cesse de nous rebattre les oreilles avec la formidable opportunité que représenterait la transition écologique. … L'idée selon laquelle la résolution de la crise environnementale constituerait une aubaine pour la croissance me paraît déraisonnable. Tant que l'on ne sera pas prêt à payer - plutôt que vouloir gagner de l'argent - pour remédier aux dommages occasionnés, le CO2 dans l'atmosphère continuera d'augmenter. … Il existe pourtant une solution simple : planter des arbres. Beaucoup d'arbres : au moins un milliard. Ce n'est pas une tâche insurmontable. Les coûts seraient négligeables par rapport aux avantages apportés, et cela nous permettrait de réaliser ce dont on ne peut que rêver aujourd'hui : une réduction du volume global de CO2 dans l'atmosphère.»