Portugal : les socialistes obtiennent la majorité absolue
Le parti socialiste du chef du gouvernement portugais António Costa a créé la surprise en remportant haut la main les élections législatives anticipées et en obtenant même la majorité absolue. Le PS de Costa a recueilli 41,6 pour cent des voix, soit 117 des 230 sièges de l'Assembleia da República de Lisbonne. Le parti conservateur PSD n'a mobilisé que 27,9 pour cent des suffrages.
Envolés la fatigue et les doutes
António Costa et ses socialistes ont bravé tous les obstacles, écrit ECO :
«António Costa a réussi ce que lui-même considérait comme impossible il y a une semaine, alors qu'il renonçait à parler de majorité absolue. Il a tout surmonté : l'usure de ses six ans au pouvoir, l'impopularité de nombre de ses ministres, les critiques à l'encontre d'un gouvernement jugé arrogant, deux années de pandémie qui ont bouleversé la vie des Portugais. ... Après avoir montré des signes de fatigue, le Premier ministre et le PS semblent désormais revigorés par le résultat des urnes. ... Les doutes quant à la manière de gouverner ont été levés. Le budget de l'Etat pour 2022 sera bientôt présenté au Parlement. »
Un coup de maître
Pour La Repubblica, cette victoire est surtout celle du Premier ministre, qui a tout tenté et tout remporté :
«Pour António Costa, un des doyens de la politique portugaise depuis la Révolution des œillets (d'où son surnom 'Duracell'), ce fut une épreuve décisive. ... L'ancien maire de Lisbonne a risqué son poste de secrétaire général du parti et mis son avenir politique en jeu. Après s'être attaqué à son adversaire direct, le chef du PSD Rui Rio, et avoir misé sur la majorité absolue, il a changé de stratégie. Il a renoncé à remporter une majorité de sièges, une ambition qui lui avait valu l'antipathie des Portugais, et a préféré regarder autour de lui pour trouver des alliés.»
Les Portugais votent pour la stabilité
Pour Jornal de Notícias, bien qu'il ait obtenu la majorité absolue, António Costa doit se montrer ouvert au compromis :
«La victoire du leader socialiste est écrasante et montre que les Portugais ont clairement opté pour la stabilité. Le PS a su entendre les signes de lassitude et de rejet d'une orientation stratégique claire en engrangeant un résultat qui le dispense de devoir négocier, anéantissant les partis à sa gauche. ... António Costa doit gouverner dans un compromis avec le peuple portugais, et se montrer à la hauteur de la confiance qui lui a été accordée. Il doit avoir le courage de s'engager dans la voie des réformes et du développement puisqu'il a désormais les coudées franches. C'est la seule façon pour lui de faire justice au résultat des urnes.»