Des fuites compromettantes pour la droite autrichienne
Après la démission de Sebastian Kurz, le parti conservateur autrichien ÖVP est éclaboussé par d'autres scandales. Après la divulgation de messages échangés sur smartphone, il s'avérerait que l'ex-ministre de l'Intérieur Wolfgang Sobotka se serait rendu coupable de favoritisme dans l'attribution de postes clés dans la police. Ironie du sort, Sobtoka lui-même, aujourd'hui président du Conseil national, venait d'annoncer qu'il allait diriger une commission chargée de faire la lumière sur les accusations de corruption au sein de son propre parti. Les éditorialistes réclament un changement.
Un arbitre pour siffler les fautes !
Salzburger Nachrichten déplore des magouilles partisanes délétères pour la confiance dans la politique :
«Tout à leur batailles rangées, les partis pensent-ils encore une seconde au pays et à l'avenir ? La politique autrichienne rappelle de plus en plus un match de foot opposant des joueurs enragés qui cherchent non plus à taper dans le ballon, mais dans les tibias de l'adversaire. Et avec une hargne telle qu'ils doivent quitter le terrain sur une civière. Qui a envie de suivre ce genre de parties ? Et que fait l'arbitre, pourquoi ne siffle-t-il pas pour mettre fin à cette aberration ?»
Remettre les compteurs à zéro
Hans Rauscher, chroniqueur à Der Standard, appelle lui-aussi à la raison :
«L'Autriche a de toute urgence besoin d'un renouveau politique. Il existe d'ores et déjà un ensemble de mesures légales, qui ont toutes des mérites : directives plus strictes en matière de lutte anticorruption, nouveau droit pénal contre la corruption, abolition du secret d'Etat, nouvelle loi sur le financement des partis politiques, contrôle réellement efficace des finances du parti, loi sur la liberté d'information. Mais la grande réinitialisation doit venir d'ailleurs. Il faut changer les mentalités, insuffler à la politique un nouvel état d'esprit. C'est surtout sur l'ÖVP qu'un vent nouveau doit souffler. Car le chancelier actuel est issue de ses rangs et l'ÖVP est au pouvoir dans la majorité des länder.»