La Douma russe veut reconnaître les républiques de Lougansk et Donetsk
La Chambre basse du Parlement russe a soumis une requête à Poutine, l'appelant à reconnaître l'indépendance des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et Lougansk en Ukraine orientale. Les chroniqueurs russes s'interrogent sur les conséquences potentielles de cette initiative.
Ne pas se tirer une balle dans le pied
Une telle initiative ne peut être que contreproductive pour la Russie, argumente Nezavissimaïa Gazeta :
«La reconnaissance de ces entités serait avant toute chose une décision politique, qui marquerait dans le même temps la sortie délibérée de la Russie des accords de Minsk. Il est notoire que Poutine a rédigé cette résolution de sa propre main. Pourquoi devrait-il renoncer à la position russe, dont la légitimité est couverte par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ? Les sanctions inévitables qui cibleraient alors la Russie entraîneraient une dégradation notable de la situation économique du pays et de ses citoyens. Par ailleurs, la hausse des dépenses liées au financement de la vie et du nouvel ordre établi dans les régions annexées provoquerait une hausse de l'inflation et un effondrement des revenus réels, menaçant la stabilité du pays.»
Un flou délibéré
Radio Kommersant FM voit dans cet appel une manœuvre tactique du Kremlin :
«Reconnaître les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk revient à dénoncer les accords de Minsk. A l'heure actuelle, ce serait une véritable aubaine pour Kiev et une action désavantageuse pour Moscou, car on assisterait à une nouvelle escalade des tensions, ainsi qu'un cycle interminable de sanctions. ... D'un point de vue politique, la décision de la Douma procède toutefois d'une certaine logique et était prévisible : il s'agit de perpétuer le statu quo et de maintenir l'Ukraine et l'Occident dans l'incertitude.»