Serbie : Aleksandar Vučić réélu président
Des élections présidentielles, législatives et municipales avaient lieu simultanément dimanche en Serbie. Selon les informations données lundi par la commission électorale, le président sortant Aleksandar Vučić a été réélu avec près de 60 pour cent des voix. Son principal rival, Zdravko Ponoš, n'a recueilli pour sa part que 18 pour cent des suffrages. Au Parlement, le SNS de Vučić a toutefois perdu la majorité absolue. La presse analyse ces résultats.
Le moment d'apprendre à nager
Peščanik se réjouit du fait que les partis d'opposition aient pu décrocher des sièges au Parlement :
«Le régime actuel, avec Vučić à sa tête, représente pour la Serbie une catastrophe inouïe comparable au Déluge biblique. Mais comme notre pays a disparu sous les eaux depuis déjà une décennie, il est temps d'apprendre enfin à nager. Faisons donc preuve d'un peu d'optimisme : de par leur entrée au Parlement, les partis, coalitions et mouvements de l'opposition peuvent au moins assurer une partie de leur financement. Des fonds qui leur permettront de stabiliser leurs organisations et de se préparer pour les prochaines échéances électorales.»
La rébellion, seule issue possible
Danas appelle les citoyens à protester contre le résultat du scrutin :
«Que faut-il donc faire, ma Serbie ? Réponse : se rebeller, encore et toujours, contre ce pouvoir grotesque ! Voilà ce que nous dicte la raison. ... Après ces élections volées d'avance, tous les partis auxquels les citoyens ont accordé plusieurs milliers de voix doivent appeler leurs électeurs à descendre dans les rues, sur la base d'une seule revendication : obtenir la démission de ce gouvernement criminel, et la formation d'un cabinet de transition dans le but de sauver le pays.»
Vučić doit prendre clairement position
Vučić n'aura pas la tâche aussi facile sur la scène politique internationale qu'en Serbie, fait valoir Kapital :
«De par l'invasion russe en Ukraine, il se trouve dans une situation de plus en plus délicate en matière de politique étrangère. Lors de ses dix années au pouvoir, il a flirté aussi bien avec la Russie qu'avec l'UE, cherché à manœuvrer entre ces deux entités et tenté d'obtenir des concessions de part et d'autre. Mais désormais, il doit trancher ouvertement entre ces deux camps. ... L'UE a clairement détaillé ses attentes : les pays candidats à l'UE, comme la Serbie, sont tenus de suivre la même ligne en matière de sanctions et de politique étrangère en général. Pour Vučić, il sera de plus en plus difficile de louvoyer entre l'UE et la Russie.»
Des oppositions trop faibles
Večer compare la victoire de Vučić à celle d'Orbán :
«Il faut disposer d'un soutien médiatique suffisamment fort pour gagner des élections. Les deux dirigeants le savaient, et c'est de cette façon qu'ils l'ont emporté dimanche. Ils n'ont pas seulement triomphé de la concurrence, ils l'ont aussi dispersée. Face à Vučić et son Parti progressiste, personne n'avait aucune chance, car l'opposition était morcelée en une multitude de partis, de micro-coalitions et de mouvements. En Hongrie, si l'opposition était unie pour la première fois, elle était trop disparate politiquement. ... Elle n'était parvenue à s'entendre que sur un seul objectif : renverser Orbán et le Fidesz. Un programme visiblement trop limité pour pouvoir obtenir davantage qu'un tiers des voix.»