Partygate : Boris Johnson écope d'une amende
Boris Johnson et son ministre des finances, Rishi Sunak, se sont vus infliger des amendes par la police britannique. Cette sanction clôture le volet juridique du scandale du Partygate - les fêtes organisées à Downing Street en plein confinement. Les adversaires de Johnson estiment qu'il a perdu sa légitimité morale et politique et demandent sa démission. Ses partisans en revanche rappellent son rôle indispensable, notamment son soutien résolu à l'Ukraine.
Le retour de bâton des électeurs
On ne peut effacer d'un revers de manche les entorses de Boris Johnson aux règles du confinement, rappelle The Guardian :
«Tout ceci donne l'impression qu'il y a des règles pour ceux qui sont au pouvoir et d'autres pour le commun des mortels ; on a du mal à se figurer une conclusion aussi délétère pour la démocratie et pour une société déjà fortement divisée. ... Les députés tory peuvent faire le choix de fermer les yeux sur les écarts de conduite de Boris Johnson. Ils devraient toutefois songer qu'in fine, l'opinion les jugera, eux et leur chef de file, s'ils le laissent s'en tirer impunément - et ce n'est que justice. Qui sème le mépris récolte la tempête.»
On ne peut se passer de ce gouvernement
Il est de la plus haute importance que le Premier ministre reste en fonction, fait valoir The Daily Telegraph :
«Ce n'est vraiment pas le moment de démissionner, ni pour Boris Johnson ni pour Rishi Sunak. Parce que nous nous trouvons face à un double défi : la guerre en Ukraine et la hausse drastique du coût de la vie. Un seul de ces défis donnerait déjà du fil à retordre à n'importe quel gouvernement. Cette funeste conjonction risque de plonger le pays dans un long déclin. ... Il faut laisser le gouvernement de ce pays poursuivre le travail qu'il a entamé. Nous ne pouvons pas laisser le vide s'installer à Westminster ou gaspiller notre énergie dans de vaines luttes partisanes, car cela ne profiterait qu'à nos ennemis totalitaires.»
Elle a bon dos, l'Ukraine !
Boris Johnson affirme qu'il est irremplaçable aujourd'hui en raison de la guerre en Ukraine. Un argument cousu de fil blanc, juge Irish Independent :
«Si le Premier ministre britannique devait être remplacé, cela ne veut pas dire que Marioupol tomberait, que Kiev se rendrait et qu'il y aurait une parade victorieuse sur la Place rouge. La Grande-Bretagne a déjà changé de Premier ministre en période de guerre par le passé - au cours des deux guerres mondiales, qui ont aussi été des guerres de survie nationale - et Volodymyr Zelensky n'aura aucun problème avec le prochain Premier ministre britannique. Après tout, les Français sont en pleine élection présidentielle, avec la perspective d'un changement encore plus radical. Quel que soit le successeur de Johnson, cela n'affectera pas la politique menée en Ukraine.»