Pays-Bas : des élections sous le signe des crises écologiques
Les Néerlandais se rendent aux urnes en ce 15 mars pour élire leurs représentants aux parlements de province, et indirectement, pour renouveler la première chambre du Parlement national. Les nouvelles contraintes environnementales imposées à l'agriculture sont le grand thème de ces élections. Elles prévoient une réduction drastique des émissions d'azote, qui avait suscité des révoltes l'été dernier. La question de l'azote n'est qu'une partie d'un problème bien plus complexe, nous disent les commentateurs.
L'heure n'est pas aux demi-mesures
La densité de population est une réalité qui a fini par se placer au centre de ces élections, explique De Volkskrant :
«Les politiques que choisiront le gouvernement et la direction des provinces pour obtenir une réduction des émissions d'azote détermineront non seulement l'avenir de l'élevage intensif, mais aussi celui des zones protégées et l'aménagement du territoire dans son ensemble, dans presque toutes les provinces. En fait, les débats ne font que commencer autour d'un enjeu crucial : la concurrence pour l'espace, dans ce pays à forte densité démographique.»
L'aménagement du territoire, une question cruciale
C'est l'avenir même du pays qui est en jeu, écrit sur NRC le professeur d'urbanisme et d'aménagement du territoire Zef Hemel :
«En réalité, le débat dépasse largement le problème de l'azote. Nous faisons face à une question de la plus haute importance, qui devrait être décidée au niveau national : un aménagement du territoire qui concilie énergie, infrastructures, logement et emploi. Il faut par ailleurs se demander si ce territoire se prête à être habité, à long terme. ... Il devient de plus en plus évident que nous devons faire une gestion plus écovertueuse des terres arables fertiles, et que la biodiversité est en chute libre. ... Par ailleurs, la hausse du niveau de la mer doit nous amener à nous demander ce qu'il faudra faire à terme avec les Pays-Bas.»