Les Bulgares se rendent à nouveau aux urnes
Des législatives ont lieu dimanche en Bulgarie, pour la cinquième fois en l'espace de deux ans. Les partis des anciens Premiers ministres Boïko Borissov et Kiril Petkov sont au coude à coude dans les sondages. Il est encore difficile de dire si ce scrutin permettra de déboucher sur la formation d'une coalition gouvernementale stable et viable. La presse du pays se penche également sur d'autres aspects du vote.
La valse des élections anticipées se poursuit
Dnevnik s'attend, dans le meilleur des cas, à la mise en place d'une grande coalition instable :
«Depuis le début de cette campagne, on se pose déjà la question de savoir quand auront lieu les prochaines élections. Une question qui restera tout aussi actuelle le jour du scrutin, et même après la formation d'un gouvernement - dans la mesure où les négociations aboutissent. De ce point de vue, le prochain gouvernement ne sera une fois de plus qu'un gouvernement de transition. Nous ne traversons pas une crise systémique, mais une crise de la représentation politique. Quoi qu'il en soit, nous élisons nos représentants. Ce dimanche, nous avons l'occasion de tout changer. Après cela, la balle sera à nouveau dans le camp des politiques.»
Un vote pour ou contre Poutine
L'enjeu du scrutin porte avant tout sur la position des partis vis-à-vis de Poutine et de la guerre en Ukraine, juge e-vestnik :
«La mise à l'écart de Borissov et de son parti, le GERB, qui continuent dans une large mesure de contrôler l'Etat, passe au second plan cette fois-ci. D'après les sondages, au moins 20 pour cent des électeurs bulgares voteront pour des partis pro-russes : la formation [nationaliste d'extrême droite] Vazrajdane et le Parti socialiste bulgare (BSP). Les partis pro-européens préviennent de leur côté que Vazrajdane et le BSP veulent faire sortir la Bulgarie de l'UE et de l'OTAN. Dans un tel climat, chauffé à blanc par la guerre de Poutine, personne ne fait confiance à personne.»
Une occasion en or pour la liberté de la presse
La formation d'une grande coalition aurait des effets positifs pour la liberté de la presse en Bulgarie, estime le service bulgare de Deutsche Welle :
«Le monopole brisé du GERB est l'occasion rêvée pour les journalistes de reprendre leur rôle de contrepouvoir. Dans un proche avenir, aucun parti ne pourra faire la pluie et le beau temps ; au contraire, les responsables politiques devront suer sang et eau pour se présenter sous un jour favorable devant les médias.»