Loi sur le logement au Portugal : le président met son veto
Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a bloqué une loi visant à lutter contre la crise du logement. Il déplore que les propositions de l'opposition n'aient pas été sérieusement débattues. Le veto contraint la majorité socialiste au pouvoir à soumettre la loi une nouvelle fois au Parlement, mais pas à la modifier. La presse nationale estime cependant qu'il serait bon de revoir le projet de loi.
De Sousa fait preuve de force et de prudence
Jornal de Noticias salue le fait que le président se considère comme un contrepoids au gouvernement :
«Le veto politique de Marcelo Rebelo de Sousa est important. Dans un contexte de majorité absolue d'un seul parti, le principal contrepoids au pouvoir n'est pas l'opposition, mais le président de la République. C'est lui qui a le pouvoir de réprimander (grâce à ses veto) ou d'imposer la sanction ultime (la dissolution du Parlement). Et il a déjà été démontré que de Sousa utilise ces instruments avec prudence et précaution. ... On peut être plus ou moins d'accord avec chacune de ses interventions, mais à une époque marquée par la polarisation, il est important de savoir que des adultes font preuve de la maturité requise.»
Promouvoir de véritables investissements
Correio da Manhã demande au gouvernement de réagir en investissant dans le marché du logement régulé par l'Etat :
«Le projet de loi témoigne de quelques bonnes intentions, mais il sert surtout de propagande à un gouvernement qui, en huit ans, a aggravé le problème de la pénurie de logements sans rien faire pour le résoudre. ... L'explosion du tourisme a fait grimper les prix de l'immobilier, et la hausse des taux d'intérêt a rendu l'achat d'une maison inabordable pour les ménages avec des revenus moyens. Le problème ne peut être résolu que par de nouvelles constructions et une offre publique plus importante. Tant le gouvernement que les communes, qui remplissent leurs caisses avec les impôts fonciers, doivent en faire davantage. ... Il est crucial que des logements abordables soient mis à disposition.»