Un nouveau président pour la Finlande
Au second tour de la présidentielle finlandaise, le candidat conservateur Alexander Stubb, du Parti de la coalition nationale, l'a emporté contre le candidat du Parti vert, Pekka Haavisto. Les éditorialistes s'interrogent sur les implications de ce résultat pour le pays, notamment en termes de politique extérieure et de défense.
Pas d'état de grâce
Stubb va devoir mettre les bouchées doubles dès le premier jour, écrit Ilta-Sanomat :
«Stubb est un excellent communicant, il a le sens de la répartie et une grande éloquence. C'est le roi de la concision. ... Mais à force d'entendre soir après soir ses résumés concis et perspicaces et la répétition du même mantra de politique intérieure et extérieure, on a du mal à cerner clairement le personnage. Quelles seront ses facultés et sa résilience, à une époque où le contexte sécuritaire évolue en permanence, en prenant souvent des directions inattendues ? Il aura très peu de temps pour prendre ses marques dans sa nouvelle fonction. ... Il devra sans tarder prendre le taureau de la politique internationale par les cornes, et peut-être prendre des décisions difficiles.»
Un président faible ?
Expressen souligne des évolutions liées au partage du pouvoir en Finlande :
«A partir des années 1980, le pouvoir du Parlement et du gouvernement n'a eu de cesse de croître, au détriment de celui du président. Dernier jalon de cette évolution : depuis 2012, c'est le Premier ministre qui représente la Finlande dans l'UE. ... Stubb sera donc un président faible, non pas en raison de ses compétences personnelles, mais parce que le Parlement en a décidé ainsi. Et la présidence pourrait être encore affaiblie. ... Depuis un certain temps, sont à l'étude des révisions de la Constitution, en vertu desquelles la politique relative à l'OTAN pourrait elle aussi être du ressort du Parlement. ... Selon les sondages, ce n'est pas la volonté du peuple. Au contraire, nombreux sont ceux qui souhaitent que le président ait davantage de pouvoir.»