Le Royaume-Uni limite ses livraisons d’armes à Israël
En raison du tour que prend la guerre au Proche-Orient, le gouvernement britannique a décidé de réduire les exportations d'armes à destination d'Israël issues de son industrie de l'armement. Le ministre des Affaires étrangères David Lammy a justifié sa décision en faisant valoir que l'utilisation de certaines armes risquait de 'faciliter une grave violation des droits de l'Homme'. La presse européenne se penche sur cette initiative.
Une ostracisation en bonne et due forme
The Times est indigné :
«[David Lammy] fait de notre allié proche Israël de facto un Etat paria méritant des sanctions qui punissent habituellement des dictatures sans merci telles que l'Iran et la Russie. Certes, Lammy a mis de l'eau dans son vin en évoquant à demi-mots l'engagement de la Grande-Bretagne dans la défense d'Israël. Mais son intention était claire : se désolidariser d'un ami en difficulté et atténuer les tribulations que le conflit à Gaza cause au sein du Labour. ... Certes, on peut se demander quel doit être le positionnement de la Grande-Bretagne vis-à-vis de Nétanyahou en tant qu'individu. Mais son soutien à la défense israélienne ne devrait pas être remis en question.»
Un coup de semonce
Le monde salue la décision britannique :
«Les mots d'ordre de ces dangereux provocateurs prônant l'annexion des territoires occupés et l'expulsion des Palestiniens sont pourtant la garantie de la perpétuation du conflit, comme la Cisjordanie occupée en est le théâtre toujours plus alarmant. Il faut saluer, dans ce contexte désespérant, la décision du gouvernement britannique de suspendre en partie ses ventes d'armes à l'Etat hébreu. Symbolique, cette mesure constitue néanmoins une mise en garde contre ses propres impasses que la coalition au pouvoir en Israël aurait tort de balayer d'un revers de la main.»
Augmenter la pression sur Washington
La Stampa lance un appel à l'Italie et à l'Allemagne :
«La décision de Londres, qui fait suite à celle de la Belgique et de l'Espagne, ne représente pas un tournant majeur. Mais si les deux autres grands exportateurs d'armes européens à destination d'Israël que sont l'Allemagne et l'Italie leur emboîtaient le pas, Washington serait davantage contraint à entrer dans la danse. C'est alors, et alors seulement, que Nétanyahou se retrouverait pieds et poings liés. Mais ces conditions sont si loin d'être réunies qu'elles semblent encore inatteignables.»
Ne pas battre en retraite
Dans HuffPost Greece, la politologue et juriste Anna Konstantinidou livre un argumentaire en faveur de la poursuite des combats :
«L'enlèvement d'otages, et plus précisément leur exécution (ceux qui viennent d'être retrouvés comme les nombreuses victimes découvertes dans le cadre des opérations de Tsahal) est un crime de guerre. ... Aussi dur que cela puisse paraître : si les opérations militaires massives déployées dans ces régions pour trouver les passages souterrains et tunnels ne sont pas poursuivies, Israël est condamné à revivre cette situation à une date ultérieure. D'ailleurs, la Jordanie et l'Egypte seront (et sont déjà) confrontées à la même hydre, car la sécurité intérieure de ces Etats arabes est également menacée par les galeries souterraines.»