L'UE approuve les négociations d'adhésion avec Sarajevo
Réunis en sommet les 20 et 21 mars, les Etats de l'UE ont suivi la recommandation de la Commission européenne et donné leur feu vert à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Les chroniqueurs se demandent si cette perspective contribuera à réduire les tensions dans le pays balkanique, ou, au contraire, à les attiser.
Dans l'intérêt de l'Union
L'UE veut accroître son influence dans les Balkans face à la Russie et la Chine, explique Thomas Sendlhofer, correspondant à Bruxelles de Salzburger Nachrichten :
«Il est dans l'intérêt de l'Union d'aborder la prochaine étape du rapprochement avec cet Etat balkanique. Investissements, crédits, interdépendances politiques : les convoitises russes et chinoises dans la région sont évidentes. Au plus tard depuis le lancement de l'invasion de l'Ukraine par Poutine, on a compris qu'on ne pouvait se permettre de prendre à la légère les tentatives de récupération entreprises par les deux autocraties. Pas que pour des considérations économiques, mais aussi parce qu'elles constituent un danger réel pour la stabilité politique et la sécurité de l'Europe.»
Un processus qui s'annonce compliqué
RFI România entrevoit plusieurs difficultés :
«Faisons abstraction des problèmes chroniques qui grèvent ce pays balkanique, comme les carences de ses administrations et le degré élevé de corruption, ou encore les tensions interethniques, qui ont perduré après la guerre des années 1990, et focalisons-nous sur la ligne de faille géopolitique. ... On trouve d'un côté la Fédération croato-musulmane, qui veut se rapprocher de l'UE et de l'OTAN ; de l'autre, la Republika Srpska, la partie serbe du pays, dont les dirigeants ne cachent pas leur sympathie pour la Russie. Cette entité est soutenue par la Serbie du dirigeant autoritaire Alexander Vučić, qui suit une politique ambivalente : il profite de l'association avec l'UE tout en cultivant sa proximité avec le Kremlin.»