Ces dernières années déjà, les Pays-Bas ont joué un rôle de pionnier des nouveaux médias et des nouveaux formats. Ce qui ne porte toutefois pas ombrage aux médias traditionnels, encore très prisés. Ce pays de 17 millions d’habitants présente une diversité de quotidiens remarquable : cinq quotidiens à diffusion nationale ainsi que des journaux régionaux influents.
Pays-Bas : une concentration qui ne nuit pas à la diversité
Le gouvernement de centre-droit aimerait revoir à la baisse l’offre de l’audio-visuel public. Sur les réseaux sociaux, les critiques d’une couverture jugée gauchisante vont bon train, prenant dans des cas isolés la forme de menaces à l’encontre de journalistes.
Des propriétaires belges
Les quotidiens sont les premiers à récolter les fruits de leurs investissements dans le numérique et le cross-média. De plus, la concentration des éditeurs a permis de comprimer les coûts et de préserver certains titres.
Tous les grands journaux sont détenus par des groupes belges. Le flamand DPG Media (Persgroep) avait racheté en 2009 les éditions néerlandaises PCM Uitgevers (notamment propriétaires de Trouw et De Volkskrant), suivies en 2012 de l’éditeur de revues VNU Media. DPG Media détient actuellement quelque 50 pour cent du marché des journaux bataves. Fin 2019, il a également repris les titres néerlandais du groupe médiatique finlandais Sanoma, notamment le premier site d’information du pays, nu.nl.
Des éditeurs qui tiennent tête à Facebook et Google
En 2015, pour éviter une position monopolistique, PCM s’était séparé de NRC Handelsblad, repris par le belge Mediahuis. Le groupe flamand avait également racheté De Telegraaf, premier journal du pays, pour détenir aujourd’hui environ 39 pour cent du marché des journaux néerlandais.
Enfin, un troisième protagoniste cherche à se tailler une place sur le marché de la presse écrite : le magnat des médias et milliardaire John de Mol, qui a profondément transformé la télévision européenne avec des formats de téléréalité comme Big Brother ou The Voice. Il entend désormais jouer dans la cour des grands avec son groupe Talpa. A son portefeuille de chaînes de télévision et de stations de radio, il a ajouté en 2018 l’agence de presse nationale ANP.
Les craintes que cette concentration n’entraîne un appauvrissement du paysage médiatique ne se sont pas confirmées. Les investissements des éditeurs belges ont porté leurs fruits. Optimistes, ils espèrent pouvoir durablement concurrencer Facebook et Google sur un marché publicitaire très disputé.
Classement pour la liberté de la presse (Reporters sans frontières) : rang 4 (2020)
Mise à jour : avril 2020