En Suède, la tendance baissière de la diffusion des produits de la presse écrite se poursuit. Si certains journaux ont dû plier boutique, d’autres n’existent plus que sous leur forme numérique. La hausse des abonnements numériques n’a pas réussi à pallier les pertes essuyées par les éditions papier.
Suède : les recettes du numérique ne compensent pas les pertes
Tous les médias ont fait le pari du numérique, par le biais notamment des applications pour smartphones ou tablettes. La télévision et la radio investissent elles aussi de plus en plus dans ce secteur. En dépit d’un important développement de leurs offres sur Internet, les journaux n’ont pas su entièrement compenser le manque à gagner occasionné par le recul des éditions papier. A ce jour, aucun des grands titres de presse n’a fait le choix du tout-numérique.
La transformation rapide et totale du monde des médias n’épargne donc pas la Suède, le premier pays de la planète à avoir inscrit la liberté de la presse dans sa Constitution, en 1776. Celle-ci constitue un élément fondamental du droit à la liberté d'opinion, à laquelle le pays accorde traditionnellement une place de choix. Ces changements se reflètent également dans les réformes du subventionnement des quotidiens par l’Etat et du financement des établissements publics. Pour leur financement, une redevance a pris le relais de l’impôt. L’aide de l’Etat aux journaux régionaux a subi une restructuration. Le processus de concentration se poursuit dans le segment de la presse régionale comme ailleurs.
L'une des spécificités du paysage médiatique suédois, c'est le rôle encore relativement important accordé aux médias publics sans publicité, Sveriges Television et Sveriges Radio. Une partie des programmes de Sveriges Radio est diffusée dans les langues minoritaires. Les structures de contrôle ont été élaborées de façon à réduire au maximum l'influence politique. En plein essor, le parti populiste de droite Démocrates de Suède a attaqué à plusieurs reprise la couverture faite par l’audiovisuel public de l’actualité et cherché à amener le Parlement à formuler des griefs contre l’institution, mais en vain.
L'avènement au début des années 1990 de chaînes et de stations privées - notamment TV3, TV4 et Canal+ - s'est également répercuté sur les programmes de la radio-télévision publique, qui s'est attachée à reproduire les émissions des chaînes privées, comme les feuilletons quotidiens ou les jeux télévisés.
Les médias publics et les grands quotidiens exercent une influence considérable sur le débat public. Le rôle des réseaux sociaux est loin d’être négligeable. Après les reprises et les processus de concentration survenus au cours des années 1990 et 2000, le groupe norvégien Schibstedt et le suédois Bonnier-Media dominent aujourd'hui le marché des médias.
Classement pour la liberté de la presse (Reporters sans frontières) : rang 4 (2020)
Mise à jour : avril 2020