France : la droite remporte les départementales
L'UMP est en tête du premier tour des élections départementales organisé dimanche, en France, avec 30 pour cent des voix. Le Front National se classe en deuxième position, suivi des socialistes au pouvoir. Si certains journalistes soulignent un fléchissement de l'ascension du parti de Marine Le Pen, d'autres redoutent que la xénophobie et l'euroscepticisme ne gagnent du terrain ailleurs en Europe.
L'ascension du FN interrompue
Le résultat des départementales fournit la preuve que les électeurs français se détournent de l'extrême droite, analyse le quotidien libéral Le Soir : "Au premier tour des élections départementales françaises, le Front national ne réalise pas l'exploit que lui prêtaient depuis des semaines les instituts de sondage. Il n'est pas, ou plus, comme il le fanfaronnait aux élections européennes de mai dernier, le 'premier parti de France'. On ne peut que s'en réjouir. L'ascension qui semblait jusqu'alors inexorable peut être freinée. Les électeurs français, qui ont voulu adresser un vote sanction au gouvernement, ont compris en majorité que le vote Front national ne pouvait déboucher que sur une impasse. Que son programme était une aberration. Que sa vitrine même cachait une arrière-boutique où des candidats se vautraient encore dans le racisme et l'islamophobie."
Le FN désormais dans la cour des grands
Les élections tournent définitivement la page du système bipartite français, analyse le quotidien conservateur Le Figaro : "S'il ne franchit pas un nouveau palier, le FN confirme sa place, puissante et durable. L'opinion et l'ensemble des responsables politique s'y sont accoutumés. La preuve ? Les mêmes qui étaient effrayés lorsque Marine Le Pen faisait des 18 pour cent il y a trois ans sont presque soulagés aujourd'hui quand ses candidats ne font 'que' 26 pour cent. Le tripartisme - gauche, droite, FN - ne peut donc plus être considéré comme un accident de parcours électoral. C'est désormais une donnée structurelle."
La France annonce la déconfiture de l'Europe
L'évolution de la politique française est symptomatique de celle de la politique européenne, souligne le quotidien libéral-conservateur Corriere della Sera : "Les conservateurs ont damé le pion aux frontistes, populistes et xénophobes, en s'appropriant les thèmes de sécurité et d'immigration si chers au FN. … Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les couches les plus démunies et la classe moyenne désargentée ont plus que quiconque payé les pots cassés des aléas de la politique financière, de la politique d'immigration et de l'insécurité, ces dernières années. Il devient de plus en plus difficile de faire la différence entre les arguments à l'emporte-pièce des dirigeants populistes et les analyses scientifiques d'économistes de renom qui, chiffres à l'appui, tiennent en substance le même discours. Depuis qu'elle a rejeté la Constitution européenne, la France est devenue le laboratoire le plus intéressant d'Europe : on peut y étudier les tendances qui gagnent l'ancien continent et frappent le pays de plein fouet. La France est comme un grand malade ; elle est à la fois submergée par la vague populiste et incapable de faire adopter des réformes."
Les jours de Hollande à l'Elysée sont comptés
Au lendemain des départementales en France, le journal économique libéral Hospodářské noviny enregistre non seulement un retour de la droite, mais prédit aussi la fin prochaine du président socialiste François Hollande : "La gauche au pouvoir en France, menée par le président Hollande, doit encaisser un nouveau revers. Le président le plus impopulaire de l'histoire doit en partie sa déroute au faible taux de participation. Les Français semblent être tout aussi résignés face à la politique que nos électeurs tchèques. La première responsable en est la crise économique, que le président Hollande ne parvient pas à résorber, malgré tous les efforts déployés. Hollande ne baisse pas encore les bras, mais ses jours à l'Elysée sont comptés. Au vu de son impopularité, la gauche ne pourra pas le représenter comme candidat. Au revoir, monsieur le président !"