La Macédoine enjointe de surveiller les frontières de l'UE
En raison du nombre important de réfugiés qui continuent de rallier l'Europe via la route des Balkans, les politiques de l'UE appellent la Macédoine à fermer ses frontières. On se résout enfin à surveiller plus efficacement les marches de l'UE, se réjouissent certains commentateurs. D'autres jugent proprement absurde d'appeler un Etat non membre à 'sauver' l'UE dans la crise des réfugiés.
La Grèce est le problème principal
Dans la gestion de la crise des réfugiés, l'UE a échoué sur toute la ligne et la situation devient de plus en plus absurde, juge le quotidien libéral Jutarnji list : "La plus grande honte est l'échec retentissant de la répartition des réfugiés parmi les Etats de l'UE. Alors que le chiffre de 160 000 avait été décidé, 300 réfugiés ont été répartis à ce jour. L'accord passé avec la Turquie n'apporte pas non plus les résultats espérés. … On mesure la gravité de la situation à la récente demande faite à la Macédoine de mieux protéger sa frontière avec la Grèce. C'est absurde. On demande à un Etat non membre de protéger l'Union de réfugiés venant d'un pays de l'UE, de surcroît membre de Schengen. Ceci montre que l'UE refuse d'accepter le fait que la Grèce est le problème n°1. L'impuissance de l'UE, résultant du manque de volonté politique, entraîne de plus en plus de mesures nationales unilatérales, qui mettent en péril l'unité de l'Union et la liberté de circulation en Europe."
L'UE doit enfin entendre raison
L'UE doit enfin comprendre que la seule façon de régler la crise des réfugiés passe par la surveillance de ses frontières extérieures, écrit le politologue Nándor Gömbicz sur le site de l'institut de recherche politique Nézőpontok, proche du gouvernement ultraconservateur hongrois : "Le gouvernement hongrois réclame la protection des frontières extérieures de l'UE depuis le début de la crise des réfugiés. … En raison de la situation et de la réalité politique, la surveillance des frontières sera effective tôt ou tard, c'est une certitude. C'est ce qu'attendent notamment les citoyens européens, qui voient dans les réfugiés une menace pour leur sécurité, mais aussi pour leurs habitudes sociales et culturelles. … Bien que la crise des réfugiés appelle une réponse complexe, l'Europe doit enfin comprendre que sans la surveillance des frontières extérieures de l'UE, il ne peut y avoir de solution efficace."
Les réfugiés, un problème paneuropéen
Au sein du parti de la chancelière Angela Merkel (CDU) et de son pendant bavarois au gouvernement (CSU), les voix favorables à une fermeture des frontières allemandes se multiplient. Une approche erronée, assure le quotidien conservateur Die Welt : "La fermeture des frontières ne nous permettrait pas de garantir notre confort de vie à long terme. La Méditerranée se transformerait en gigantesque cimetière, la Grèce évoluerait rapidement en Etat failli et l'Italie redeviendrait instable. Fait notable, la fraction favorable à l'isolement de l'Allemagne n'avance aucune suggestion en vue d'une meilleure gestion du problème des réfugiés. … Ceux qui refusent d'y voir un problème européen ne font que mentir à leur public. Et refusent de reconnaître que notre continent, après tant de guerres de religion et d'atrocités, a su établir un système politique viable, et qu'ayant prouvé sa capacité à établir des règles et à garantir la diversité, il est prédestiné à accueillir les migrants."