Serbie : Aleksandar Vučić vainqueur des législatives
En Serbie, le Premier ministre sortant Aleksandar Vučić, chef de file du parti ultraconservateur SNS, a nettement remporté les législatives anticipées dimanche. Avec ce scrutin, Vučić voulait obtenir un plus grand soutien pour le rapprochement de son pays à l’UE. Les commentateurs exhortent Bruxelles à accorder davantage d’attention à Belgrade.
L'évolution positive d'Aleksandar Vučić
Le Premier ministre serbe Aleksandar Vučić a connu une évolution étonnante ces dernières années, rappelle le quotidien Népszava:
«Ultranationaliste ardent, Vučić s’est transformé d’un seul coup en homme politique 'progressiste', renonçant du jour au lendemain à ses idées panserbes et promouvant l’adhésion de son pays à l’UE. Bien entendu, de telles métamorphoses ne sont pas rares sous nos latitudes. … Mais Vučić a montré ces dernières années qu’il était réellement attaché à la perspective d’une adhésion à l’UE. ... Le Premier ministre serbe a fait toute une série de gestes importants. Il a par exemple essayé d’améliorer les relations du pays avec la Croatie et la Bosnie ; il a aussi participé aux cérémonies commémoratives du massacre de Srebrenica. Le rapprochement entre les peuples des Balkans semble vraiment lui tenir à cœur.»
L'UE doit cesser de négliger la Serbie
Bruxelles doit accorder plus d’attention à Belgrade, en dépit des agendas politiques. C’est le conseil que dispense Jadwiga Wilczak, sur son blog hébergé par le portail de centre-gauche Polityka :
«Au cours de la crise des réfugiés, la Serbie est devenue un pays important pour l’Union, car elle se trouve au cœur des Balkans. Par ailleurs, l’UE et la Russie s’y affrontent pour déterminer qui exercera la plus grande influence dans la région. On sait aujourd’hui ce qu’il en a coûté de négliger la Serbie. Les sanctions occidentales ont eu pour effet de faire de la Russie le principal partenaire de ce pays. Les erreurs ne pardonnent pas. ... Belgrade n'a pas soutenu non plus les sanctions européennes contre Moscou, consécutives à l’annexion de la Crimée par la Russie et à la guerre dans le Donbass.»
Le retour politique raté de Šešelj
Après l’acquittement de Vojislav Šešelj, la radicalisation redoutée de la politique serbe n’a finalement pas eu lieu, se réjouit le quotidien Dnevnik :
«Les législatives de dimanche n’ont pas apporté grand chose, si ce n’est le retour de Šešelj et de son Parti radical (SRS) au Parlement, avec un petit huit pour cent. Après l’acquittement de Šešelj par le TPIY - verdict qui avait suscité l’incompréhension de la plupart des observateurs - certains craignaient une nouvelle déstabilisation de la Serbie et des Balkans. Une crainte infondée. … Šešelj a manifestement compris, depuis sa prison de Scheveningen, que le monde extérieur et surtout la Serbie avaient changé.»