L'Espagne réussira-t-elle à éradiquer la corruption ?
En Espagne, les partis conservateurs et socialistes sont tous deux ébranlés par une série de procès pour corruption. L'ancienne maire conservatrice de la ville de Valence a été mise en examen pour blanchiment d'argent tandis que l'ex-président de la Junte d'Andalousie est sous le coup d'accusations pour détournement d'allocations chômage. La presse brosse le tableau de deux partis profondément enlisés dans les scandales de corruption.
Les conservateurs espagnols submergés par les scandales
Suite à sa mise en examen, Rita Barberá, dinosaure des conservateurs espagnols, a dû céder aux demandes insistantes de son parti et le quitter. Elle conserve toutefois son fauteuil de sénatrice. Pour le quotidien de centre-gauche Cinco Días, ceci illustre les malversations caractéristiques du parti conservateur :
«La sénatrice interprète la politique selon les anciennes règles de la transition [entre la dictature franquiste et la démocratie], ce qui braque les projecteurs sur les pages les plus sombres, les plus amères et les moins glorieuses de cette époque. Indépendamment de la présomption d’innocence dont elle bénéficie bien évidemment, son parti et elle même savent que tôt ou tard, elle devra répondre d’accusations pour soupçon de blanchiment d’argent. Elle n’en a pas moins été désignée par son parti au poste de commissaire permanente du Sénat, une nomination aussi impudente que provocatrice. Elle est députée de la région de Valence, où l’accumulation du pouvoir par le parti conservateur n’a de pareille que le nombre des politiques accusés et condamnés aux niveaux régional et local.»
En finir avec la corruption socialiste
Il faut tout faire pour que le détournement présumé d’allocations chômage en Andalousie n’ait plus jamais lieu, juge le quotidien conservateur El Mundo :
«Le procès des allocations chômage, qui fait comparaître toute une génération de socialistes de la région andalouse devant les tribunaux, progresse lentement mais sûrement. … En tout et pour tout, le Parquet prévoit des peines d’emprisonnement et d’interdiction d’exercer une fonction publique à l’encontre de 26 personnalités politiques de haut rang pour abus de pouvoir et détournement de 741 millions d’euros d’argent public. Pour arriver à leurs fins, les accusés auraient constitué un réseau illégal d’aides publiques. Le procès touche à sa fin : il aura condamné toute une pratique politique en Andalousie que nous devons impérativement et définitivement éradiquer de notre pays.»