Le mandat de la Bundeswehr prolongé à İncirlik
Dans le cadre de la coalition internationale contre Daech, des soldats allemands resteront présents sur la base militaire de l'OTAN d'İncirlik, en Turquie. C'est la décision prise jeudi par le Bundestag. Dans le même temps, le Parlement a critiqué l'action du président turc Tayyip Erdoğan contre l'opposition. L'Allemagne aurait-elle dû retirer ses troupes de la base d'İncirlik, en signe de protestation ?
Un retrait serait un signal fort
En signe de protestation contre le président turc Tayyip Erdoğan, l'Allemagne serait bien avisée de remettre en cause la présence de la Bundeswehr sur la base militaire d'İncirlik :
«Le président Erdoğan fait de moins en moins de cas de ses opposants en Turquie, mais aussi de ses détracteurs à l'étranger. Il faut envisager la possibilité de transférer les tornados allemands vers une autre base. De façon étonnante, il a d'abord fallu négocier une annexe au mandat de l'armée allemande, déposée par le SPD. De peur qu'Ankara n'abroge l'accord passé avec l'UE sur les réfugiés, Berlin hésite à émettre un signal fort. La critique des procédés dictatoriaux d'Erdoğan s'avère tout aussi timorée que le soutien témoigné à l'opposition turque. ... Mais si l'on ne fixe pas de limites aux agissements d'Erdoğan, rien ne l'incitera à s'arrêter.»
Une mission plus vitale que jamais
Il faut impérativement maintenir la mission de l'armée allemande à İncirlik, prévient Deutschlandfunk :
«N'oublions pas qu'il s'agit d'une mission internationale, et non d'un soutien apporté à la Turquie. La participation allemande ne doit donc pas être envisagée à l'aune de la situation préoccupante du pays. Il ne faut pas s'exposer au risque que la Turquie prenne des mesures propres à restreindre la capacité de l'Allemagne à participer à de telles coalitions. Conditionner la mission de l'armée de l'air allemande à des évènements relevant de la politique intérieure turque serait une erreur. Une erreur d'autant plus funeste qu'elle intervient à un moment où à Washington, un dirigeant inexpérimenté fera ses premiers pas en politique étrangère. ... La prolongation de ce mandat est donc nécessaire aujourd'hui, notamment parce que l'offensive menée contre Daech connaît un certain succès.»