Une économie solide est source d'optimisme
L'envolée de l'euro reflète avant tout la stabilité de la zone euro, se réjouit El Periódico de Catalunya :
«Il s'agit indubitablement d'une bonne nouvelle. Car la monnaie unique, qui a fêté ses 15 ans en janvier, aurait pu être affaiblie par l'essor de l'économie américaine. Indépendamment d'autres facteurs, comme les provocations militaires de la Corée du Nord et les possibles ripostes des Etats-Unis, la chute du dollar face à l'euro s'explique par l'optimisme économique qui domine dans la zone euro, où la croissance est une constante.»
Un îlot de stabilité politique
La hausse de l'euro ne s'explique pas uniquement par des raisons économiques, analyse Corriere della Sera :
«Il y a également un facteur politique. Aujourd'hui en Europe, les programmes anti-système paraissent moins crédibles aux électeurs. Vu les convulsions de Londres avec le Brexit ou celles de Washington avec Trump, la zone euro passe pour un îlot de stabilité. Ce n'est pas un hasard si la monnaie unique a commencé à s'apprécier face au dollar au mois d'avril, lorsque l'on savait que les Français porteraient à l'Elysée Emmanuel Macron et non la souverainiste Marine Le Pen.»
Super Mario sera à la hauteur
L’euro fort ne met pas en péril la politique de la BCE, écrit Guillaume Maujean, rédacteur en chef du service "Finances et Marchés" du journal Les Echos :
«La hausse de l'euro va certes compliquer l'équation de la Banque centrale européenne. Car une monnaie forte, c'est toujours un peu d'inflation en moins, et l'institut de Francfort a déjà bien du mal à renouer avec son objectif de deux pour cent de hausse des prix. Cela ne va pas lui faciliter la tâche, mais cela ne devrait pas faire dérailler pour autant sa stratégie. Mario Draghi a encore le pouvoir des mots pour corriger ce petit accès de fièvre et peut jouer sur la taille de son programme de rachat d'actifs. Si une monnaie un peu plus forte est le prix à payer du retour à la stabilité politique de l'euro, payons-le sans rechigner!»