L'UE adoptera-t-elle des sanctions contre la Pologne ?
La Commission européenne se prononcera aujourd'hui sur l'adoption de sanctions à l'encontre de la Pologne, comme le permet l'article 7 du traité de l'UE. Cette procédure a été déclenchée par la réforme de la justice, initiée par le parti PiS au pouvoir, et qui, de l'avis de nombreux observateurs européens, compromet le principe de séparation des pouvoirs. La Pologne risque de perdre son droit de vote au Conseil de l'UE.
Nous ne mourrons pas pour leur lubie multiculturaliste
Le véritable motif d'une éventuelle procédure de sanction à l'encontre de la Pologne est sa politique en matière de réfugiés, croit savoir le portail proche du gouvernement Wpolityce.pl :
«Les élites de l'UE montent à l'assaut. Dans leur collimateur, l'indocile Pologne, qui privilégie le bon sens et la sécurité de ses citoyens face à la bêtise des élites de gauche et de leur idéologie infantile. ... Notre refus d'accueillir des réfugiés nous vaut la menace de l'article 7, accompagnée d'amendes financières ainsi que de l'exclusion du cercle des décideurs de l'UE. ... La guerre a déjà gagné leur territoire. Y font rage le terrorisme et la destruction, contre lesquels nous les avons déjà vainement mis en garde. ... Mais nous ne mourrons pas pour leur chimère multiculturaliste.»
Le PiS pourrait sortir grandi du conflit avec l'UE
Le PiS pourrait profiter du litige avec l'UE, explique le chroniqueur de gauche Jakub Majmurek dans une tribune à Newsweek Polska :
«Dès aujourd'hui, le PiS assimile toute critique faite au gouvernement comme une remise en cause des résultats des élections et une trahison envers le pays. Une logique que vient corroborer encore le rapprochement entre les conflits intérieurs et d'éventuelles sanctions de l'UE. Il est difficile d'expliquer à l'opinion publique pourquoi l'on soutient des sanctions contre son propre pays. Si donc l'opposition n'élabore pas très rapidement une stratégie de communication intelligente sur le sujet, qui impute clairement au PiS la responsabilité dans le litige avec Bruxelles, le PiS ne sera pas nécessairement le perdant. Du moins pas tant que le citoyen moyen n'aura pas compris les conséquences qu'aurait une mise au ban de la Pologne en Europe.»