L'illibéralisme à la mode roumaine
Le Parlement à Bucarest a avalisé mi-décembre un assouplissement des lois anticorruption. Certains journalistes roumains craignent que le pays ne devienne lui aussi illibéral, et se penchent sur les stratégies mises en place par les politiques pour s'assurer le pouvoir.
Les politiques suivent leurs propres intérêts
Les dirigeants roumains ne suivent qu'en apparence seulement le modèle de leurs homologues polonais et hongrois, commente Ziare :
«La Pologne et la Hongrie, les précurseurs de l'illibéralisme, sont loin devant le PSD roumain, de par la force du message politique adressé à leur société respective, mais surtout par leur logique objective. ... Le but des trois régimes à Budapest, Varsovie et maintenant à Bucarest consiste à prendre entièrement le pouvoir et à oblitérer la démocratie et l'Etat de droit suivant la méthode de la démocratie illibérale. ... La coalition formée par le PSD et l'ALDE façonne la justice de telle sorte que celle-ci corresponde uniquement à ses propres intérêts et besoins judiciaires et pénaux.»
L'isolement roumain profite aux puissants
La politique roumaine est parvenue à faire croire à la population que la lutte anticorruption a été imposée de l'extérieur, estime Dilema Veche :
«Les perdants de la course à l'intégration européenne trouvent aujourd'hui un cadre d'expression à leur mécontentement et soutiennent le personnel politique qui est pourtant à l'origine de leur situation précaire. Un coup de génie : les victimes suivent aveuglément leurs bourreaux. ... Le prix à payer pour la Roumanie, c'est son exclusion des grands débats sur l'avenir de l'UE en tant qu'espace de liberté, de stabilité et de prospérité. Une bonne nouvelle pour les illibéraux : plus la Roumanie sera isolée, plus leur pouvoir sera important sur la scène nationale.»