Les JO reflètent-ils l'esprit olympique ?
Réunir des personnes des quatre coins du monde pour se mesurer à leurs pairs dans le cadre de compétitions sportives, dans des conditions équitables, et contribuer à l'entente culturelle : telle était la volonté des fondateurs des Jeux olympiques. Certains commentateurs se demandent si les JO d'hiver qui débutent à Pyeongchang sont encore en adéquation avec ces objectifs ambitieux.
Une entreprise franchisée avec cinq anneaux comme logo
Pour le CIO, les Jeux d'hiver sont une fois de plus l'occasion d'engranger des milliards sans aucun scrupule, croit savoir Die Presse :
«C'est comme au casino : plus le jeu dure, plus le gagnant sera à coup sûr la banque. Dans le cas présent, c'est invariablement le Comité international olympique qui rafle la mise. Une association ayant son siège en Suisse, dirigée par des poids lourds, un peu douteux pour certains. Tous fonctionnent en réseau et sont connus pour avoir un sens des affaires extrêmement développé. Le jeu avec le produit est simple : les enjeux sont le pouvoir, le profit et la notoriété. Les JO sont devenus une entreprise franchisée avec cinq anneaux comme logo. Il arrive parfois, mais uniquement vis-à-vis de partenaires qui le méritent véritablement, tels que la Russie, que les responsables ne répugnent pas à jeter par-dessus bord leurs propres règles ou à les distordre jusqu'à la limite de l'élasticité.»
L'Europe n'est plus tout feu tout flamme pour les JO
L'avenir des Jeux olympiques semble se jouer en Asie, constate Slate :
«L'Asie, non contente d'organiser les Jeux d'été de Tokyo en 2020, a également décroché les Jeux d'hiver de Pékin en 2022 ; Sapporo est quasi partante pour se porter à nouveau candidate pour l'accueil des Jeux d'hiver de 2026, qui seront attribués à Milan en septembre 2019. C'est le mérite de l'Asie : déclarer sans cesse sa flamme aux Jeux olympiques, alors que l'Europe se montre de plus en plus rétive à les recevoir, comme l'ont montré les abandons de Hambourg, Rome et Budapest sur la route des JO 2024 – dont Paris a fini par hériter faute d'adversaires … Heureusement pour le CIO, l'Asie se montre moins regardante ou critique.»
L'avenir des JO fond comme neige au soleil
Face au changement climatique, les jeux d'hiver n'ont pas d'avenir, craint Aftonbladet :
«Les jeux d'hiver pourraient être dorénavant contraints de faire la navette entre une poignée de villes hôtes. Et les jeux perdraient tout leur sens. Car nous savons tous que les JO, c'est de la politique. Et la politique nécessite l'implication d'un grand nombre de pays. Si la neige fond, le nombre de participants baissera également, car personne ne peut s'entraîner en l'absence de neige. L'envie de s'adonner aux disciplines d'hiver naît également dans un environnement hivernal, dans des paysages blancs sur lesquels le soleil resplendit. Une piste de neige artificielle sous la pluie ne saurait remplacer cette sensation. Lors des derniers jeux, on a tout fait pour maintenir à flot les compétitions. ... Si les gaz à effet de serre continuent à croître, de nombreuses stations de sport d'hiver vont devoir plier boutique.»
Le champion est déjà tout trouvé
Un des grands gagnants des jeux en Corée du Sud est d'ores et déjà désigné : le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un, commente Lidové noviny :
«Il peut faire ce qu'il veut : tester son arsenal nucléaire, envoyer des missiles au-dessus du territoire japonais, organiser un grand défilé militaire la veille de l'ouverture des jeux. La délégation nord-coréenne est malgré tout chaleureusement accueillie. Un geste. Pour souligner les propos dénués de sens de la paix et de l'esprit olympique. Ne crachons pas sur la paix et l'esprit olympique, mais c'est une erreur que d'accueillir de façon aussi inconditionnelle et officielle un régime qui les méprise.»