Macron porte-t-il atteinte à la laïcité ?
Emmanuel Macron a pris la parole lundi dans le cadre de la Conférence des Evêques de France et a fait part de sa volonté de "réparer le lien abîmé entre l'Etat et l'Eglise". Il a également encouragé les chrétiens à s'investir en politique. Si certains médias saluent une impulsion vivifiante pour le débat politique, d'autres y voient un coup porté à la laïcité.
La spiritualité ennoblit le débat politique
La Libre Belgique accueille chaleureusement le discours de Macron :
«Alors que beaucoup de dirigeants politiques réduisent leur pensée à quelques 'tweets', Emmanuel Macron cherche à enrichir la réflexion sur la gestion de la société grâce aux idées des citoyens, notamment les catholiques. … Face au relativisme, au nihilisme, il appelle chacun à étancher une soif d'absolu. Ce besoin de spiritualité, cet appel au supplément d'âme, cette invitation à un engagement politique basé sur des valeurs d'humanité, de solidarité est un moment qu'il faut saluer, une pause salutaire, nécessaire dans le tourbillon d'un débat politique trop souvent marqué par le matérialisme.»
Le président joue avec le feu
Macron met en péril la séparation de l’Eglise et de l'Etat, écrit le conseiller municipal Samy Johsua sur son blog hébergé par Mediapart :
«Que l’on la remette en cause aussi gravement et c’est un danger mortel pour la paix civile entre citoyen-ne-s d’options différentes. C’est un siècle de retour en arrière. … Le capitalisme, voilà un système vraiment 'sans morale'. Et il en est de même avec le néo-libéralisme, avec l’option de la concurrence de tous contre tous. Equilibrer un tel amoralisme par le goupillon, c’est ce sur quoi peuvent compter par exemple les secteurs réactionnaires états-uniens. Et qui leur manque terriblement en France du fait de notre histoire. Mais justement : remettre en cause les bases de la Loi de 1905 pour y parvenir, ce serait allumer un incendie dont nul ne peut prévoir l’ampleur.»