Vers un rapprochement russo-lituanien ?
Lors d'une rencontre avec plusieurs ambassadeurs lituaniens, le Premier ministre Saulius Skvernelis a préconisé lundi une réorientation de la politique orientale de la Lituanie. Il signale ainsi une nouvelle fois sa volonté d'améliorer les relations de son pays avec la Russie, et donc de dévier du cap fixé par la présidente Dalia Grybauskaitė. La presse lituanienne juge cette initiative déplacée.
Naïf et négligent
Le Premier ministre ne semble pas percevoir la menace à l'Est, déplore 15min :
«Par ses étranges initiatives de politique étrangère, le chef du gouvernement reste sourd à des dangers dont il devrait pourtant s'inquiéter. Il serait par exemple intéressant de savoir comment le gouvernement prévoit de déjouer une éventuelle immixtion de la Russie dans les élections présidentielles de l'année prochaine. Un risque récemment évoqué par les renseignements lituaniens. La Suède a par exemple formé des milliers de fonctionnaires pour se défendre de possibles manipulations des législatives. ... Dans ce contexte, la rencontre du Premier ministre avec les ambassadeurs paraît d'autant plus incongrue.»
Une simple manoeuvre électorale
Sur le portail Delfi, deux députés du parti conservateur dans l'opposition, Audronius Ažubalis et Laurynas Kasčiūnas, formulent aussi des critiques :
«L'explication la plus simple à l'attitude de Saulius Skvernelis, c'est qu'il se prépare à annoncer sa candidature aux présidentielles. Il veut faire bonne figure auprès des électeurs favorables à des relations pragmatiques avec la Russie et qui n'accordent aucune importance aux autres valeurs. ... Mais peut-être s'agit-il d'enjeux autrement importants, et si la Russie se montre habile, elle peut remporter la partie. Moscou atteindrait ainsi son objectif - compromettre notre politique étrangère rigoureuse et intègre et notre stratégie pour stopper la Russie.»